Au Mans, avec la famille syrienne : Antoinette prie pour les enfants de Syrie
La visite à la famille syrienne du Mans a permis plusieurs rencontres. Après le fils Fouad, c’est au tour de la mère Antoinette de nous partager son expérience, son adaptation à la vie locale et son ressenti général sur l’accueil qui lui a été fait.
Son vœu a été exaucé ! En arrivant en France, ce que désirait ardemment Antoinette, épouse d’Antonios et mère de Fouad, c’était habiter une maison « tout près d’une église ». Car en Syrie, la paroisse de Qaryatayn est très liée au monastère de Mar Elian où elle s’occupait de l’accueil. En paroisse, elle était animatrice pour les enfants et chantait dans la chorale.
Aujourd’hui au Mans, elle entend très bien les cloches ! Antoinette (re)vit au presbytère qui jouxte l’église Notre-Dame de la Couture. Une communauté de religieuses, les sœurs de Meryem-Ana, occupe un bâtiment tout proche.
C’est peut-être pour cela que quand on demande à Antoinette pour qui elle prie, elle répond, émue : « Pour les autres, pour les pauvres, pour celles et ceux qui ont besoin d’aide. Mais surtout pour les enfants de Qaryatayn ».
Le couple a posé ses valises au premier étage. Leur fils Fouad s’est installé au second. Dans le salon, on remarque des napperons en forme de poisson. « Elle n’a rien emporté d’autre, explique Michel, paroissien et traducteur pour la journée. A cause des contraintes de poids imposées par la compagnie aérienne ».
Au Mans, Antoinette peut « vivre et respirer »
Au marché, Antoinette trouve les commerçants « sympas ». Elle est encore impressionnée par la disposition des stands qu’elle juge « appétissants » et par les nombreuses variétés de fruits et légumes. En passant devant le fleuriste, elle s’enthousiasme. Annie, la responsable de la Pastorale des Migrants du diocèse du Mans, lui offre un bouquet ! Un large sourire éclairera son visage toute la matinée…
Quand son fils se met au fourneaux pour préparer le déjeuner, Antoinette offre son aide, goûte un plat, à sa demande. On sent une grande complicité entre eux. Peut-être parce que son fils aîné et sa fille sont toujours en Syrie.
Antoinette se souvient qu’à leur arrivée, elle a vu, au fond de l’église, les photos du jumelage entre les paroisses. Quelle surprise de se reconnaître ! « Je veux remercier les personnes qui nous aident, en tant que frères en humanité. Dieu a créé l’Homme à son image » dit-elle.
La laïcité en France ? Ca ne la gêne pas car « la Syrie aussi est pays laïc ». La sécularisation de la société française ? Antoinette ne comprend pas : « L’église est toujours pleine. Il y a des petits enfants, des personnes âgées… »
On nous aurait menti ! Les paroissiens présents ne démentent pas ce témoignage de vitalité. Ils s’en réjouissent avec elle. A n’en pas douter, l’arrivée d’Antoinette et de sa famille va contribuer à soutenir une vie communautaire déjà dense.
Pour les enfants de Qaryatayn
L’an dernier, le comité de jumelage avait proposé de porter une attention particulière aux plus jeunes, en organisant un camp d’été. L’échange de dessins et de messages d’encouragement entre les paroisses ne va pas sans une prière assidue les uns pour les autres.