États généraux de la bioéthique : visite du groupe de travail à Rome
Le groupe de travail sur la bioéthique de la Conférence des évêques de France, a passé la journée du 17 avril à réfléchir avec les représentants de l’Académie Pontificale pour la Vie, en vue des États généraux de la bioéthique en France.
Cité du Vatican 17 avril 2018. En plus de réfléchir en terme plus généraux sur le sens et sur les modalités de la participation des croyants dans le débat public, sur des sujets qui ont un grand impact social et personnel, ils se sont concentrés sur quelques questions spécifiques :
* Les cellules souches, avec le professeur Angelo Vescovi. Il en ressort que dans le monde scientifique est en train de croître l’intérêt pour les cellules souches somatiques. En effet non seulement elles évitent l’instrumentalisation des embryons mais elles permettent des résultats cliniques plus satisfaisants pour leur grande stabilité au niveau génétique.
* A propos de la génétique, il y a eu aussi un approfondissement spécifique. La nouvelle technologie de production du génome (CRISPR-Cas9) a été examinée avec l’aide du professeur Carlo Cirotto, mettant en évidence avec précision, la maniabilité, la rapidité, l’intérêt économique de la nouveauté, non seulement d’un point de vue quantitatif mais aussi qualitatif, en mettant en valeur des questions éthiques inédites. De plus les nouvelles technologies disponibles pour les tests génétiques soulèvent des questions en matière de prescription et de gestion (personnelle ou sociale) des informations que l’on obtient.
* La science des neurones et l’intelligence artificielle, avec les Professeurs Paolo Benanti et Alberto Carrara. Les développements de ces questions annoncent un véritable tournant anthropologique qui va de la manière d’entendre le rapport entre l’esprit et le cerveau, jusqu’à l’importance déterminante assumée par l’information, y compris jusqu’à la collecte et la gestion des données sur l’échelle globale. L’exigence d’une gouvernance selon des critères éthiques se fait de plus en plus pressante. Si d’une part elle est diffusément reconnue, d’autre part elle demande travail et disponibilité pour s’engager dans des chemins d’actualité.
En ouverture des travaux, le Président de l’Académie Pontificale, Monseigneur Vicenzo Paglia, avait précisé : « Dans cette initiative je vois par-dessus tout une façon ecclésiale signifiante, d’interaction entre les organisations du Saint Siège et les Conférences épiscopales. C’est la première fois que nous faisons une réunion de ce type. Et cela me parait personnellement une opportunité de se rendre compte plus directement de la vie de l’Église dans divers pays, d’écouter et de chercher ensemble quels chemins peuvent mieux répondre, à la lumière de l’évangile, aux questions délicates qui aujourd’hui surgissent dans l’humanité, la promotion de la santé, la dignité de la personne et le bien commun ».
Participants : Conférence des évêques de France
- Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes,
- Mgr Hervé Gosselin, Évêque d’Angoulême,
- Mgr Pierre-Antoine Bozo, Évêque de Limoges,
- Père Bruno Saintôt, jésuite, responsable du département de bioéthique au Centre Sèvres à Paris,
- Père Brice de Malherbe, prêtre du diocèse de Paris, co-directeur du département de bioéthique au Collège des bernardins à Paris,
Académie Pontifical pour la Vie
- Mgr Vincenzo Paglia, President
- Mgr Renzo Pegoraro, Chancelier
- Père Carlo Casalone, jésuite, section scientifique
- Dr. Ssa Tina Comoretto, section scientifique
- Père Andrea Ciucci, secrétaire coordinateur
Académiciens et experts
- Père Paolo Benanti
- Père Alberto Carrara
- Prof. Carlo Cirotto
- Prof. Marco Tartaglia
- Prof. Angelo Vescovi