L’expérience humaine de la fraternité locale

Monseigneur Jean-Claude Boulanger, évêque de Bayeux-Lisieux a mis en place dans le diocèse une équipe de fraternité locale missionnaire. À Caen, elle se retrouve tous les 15 jours dans les « maisonnées » autour d’un repas pour échanger. L’objectif : créer des émules et multiplier les groupes de fraternités locales dans le diocèse.

Mgr BoulangerMonseigneur Jean-Claude Boulanger, évêque de Bayeux-Lisieux a bâti des pôles missionnaires pour les prêtres en 2016 mais il a aussi initié des petites fraternités chrétiennes pour les laïcs leur permettant ainsi de partager des moments conviviaux. Depuis janvier 2017, la notion de « fraternité » s’étend aux communautés locales chrétiennes du diocèse. Hélène Didier et François Leroy, Caennais, vivent l’expérience de « maisonnée » paroissiale à la Sainte Trinité de Caen. L’équipe composée d’une douzaine de membres se retrouve ainsi pour vivre la « fraternité paroissiale ».

Vivre une expérience nouvelle

L’objectif des fraternités locales missionnaires ? Réunir des personnes au nom du Christ, non en raison de leurs affinités mais d’abord en raison de leur proximité géographique dans un quartier ou un village. Une expérience qui s’adresse à des chrétiens désireux d’être missionnaires ou qui souhaitent nourrir leur foi. La foi, Hélène et Didier l’ont placée au centre de leur vie. Il y a dix ans, ils entrent dans un groupe de prières paroissial : « Post-Alpha ». « Nous nous retrouvions toutes les semaines chez les Petites Sœurs des Pauvres, mais le groupe n’évoluait pas, constate François. « Nous étions proches mais insatisfaits. » Le groupe se remet en question et discerne alors avec le Père Laurent Berthout, leur curé de paroisse avant de fonder une fraternité. Ils répondent ainsi à l’appel de Monseigneur Jean-Claude Boulanger qui aime rappeler qu’il existe une aspiration des contemporains à retrouver des relations simples, humaines, chaleureuses et fraternelles.

La diversité des membres

05 juin 2012: Préparation du déjeuner lors du déjeuner mensuel réunissant résidents et bénévole dans la résidence Habitat et Humanisme du champs de lin, Rouen (76), France. June 5, 2012: Lunch preparation at the "Habitat et Humanisme" residence. Champs de lin, Rouen (76), France.

L’aventure de la fraternité a démarré il y a six mois. Tous les quinze jours, les membres du groupe se réunissent en soirée chez les uns ou chez les autres. A charge à celui ou celle qui reçoit de préparer le dîner. Le but : partager la vie des personnes, la parole de Dieu. Autre possibilité : vivre des temps de charité au sein de la vie locale. Hélène souligne que le passage du groupe de prières au groupe de fraternité lui « a beaucoup apporté » car ils partagent plus sur leurs vies respectives. « Chacun connait des épreuves mais nous nous portons les uns les autres. Nous partageons nos joies et nos peines.» Une seule règle pendant ces moments : ne pas interrompre l’autre pendant le témoignage.

La force du groupe, ce sont ces membres au cheminement divers et aux sensibilités variées. « J’aime le fait que nous soyons différents, souligne Hélène. Nos situations (mariées, divorcées et célibataires), notre univers social et les étapes de vie (actifs ou retraités) sont différentes… En revanche, peu de jeunes sont parmi nous », regrette-t-elle.

L’avenir de la fraternité paroissiale ?

Les fraternités incarnent la communauté ecclésiale au plus près du quartier ou du village. Elles sont le lieu privilégié pour annoncer l’Évangile. Le diocèse voudrait multiplier les expériences. Le groupe a voulu se séparer dernièrement pour essaimer et essayer de créer d’autres fraternités. « Mais au bout de neuf mois, c’est trop tôt », relate Hélène. « Nous sommes en intra dans notre cocon mais le groupe devra se fissurer dans les mois à venir.» Cette fraternité est comme un prototype qui cherche selon quels modèles elle pourra se dupliquer. « Il y a des lieux qui tentent d’autres initiatives avec d’autres outils. Lancer le projet des fraternités oblige aussi la paroisse à se remettre en question au niveau pastoral et à faire bouger choses, les manières de penser et les manières de vivre », ajoute François.

Aller aux périphéries

Passer de disciples à missionnaires. Dans son exhortation apostolique La Joie de l’Évangile, le pape François encourage les membres des paroisses à devenir des agents évangélisateurs. « Être disciple-missionnaire, c’est aller aux périphéries, soulève François Leroy. Comment ? « On peut aller vers des paroissiens avec le danger d’appeler des gens qui nous ressemblent, soulève François. « Soit on va voir sa voisine pour parler de Jésus-Christ ou des chrétiens dormants qui sont baptisés et qui n’ont plus de contact avec l’ÉgliseCela s’appelle de la « New pastoral » À l’avenir, le projet de fraternité pourrait-il avoir une visée œcuménique ? « C’est une option, explique François mais nous devons déjà consolider notre projet entre paroissiens », plaisante-t-il.

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