Forum national des jeunes

Communiqué finalDans le cadre de ces étapes historiques que vit le Liban, le quatrième Forum National des jeunes, organisé par le Conseil pour l’apostolat des laïcs au Liban, s’est tenu du 15 au 19 août 2001 à la maison Notre Dame du Mont – Fatqa, en présence du responsable de la section jeunes du Conseil Pontifical des Laïcs. Y ont participé des représentants des diocèses catholiques, des congrégations religieuses, des mouvements et associations apostoliques. Le Père Jean-Paul Larvol, secrétaire général adjoint pour l’apostolat des Laïcs représentait la France.
Ils ont insisté sur les richesses uniques de leur pays, conscients de son importance spirituelle et historique. Ils ont promulgué le communiqué suivant:

1- Nous avons été enrichis par la présence de frères venus partager avec nous cette merveilleuse expérience spirituelle. Une belle occasion d’ouverture les uns envers les autres nous a été offerte. Le langage de la foi et de la charité, qui unit au lieu de diviser, a régné parmi nous Libanais, Citoyens Arabes, Français, Italiens, Autrichiens, et Canadiens. Nous nous sommes retrouvés autour du dialogue des cultures dans nos diverses sociétés. Nous avons vécu une expérience de convivialité loin de toute ambiance confessionnelle ou sectaire.

2- Jeunes de différents pays, nous sommes venus remplis de l ‘Amour. Nous nous sommes intéressés à la mondialisation qui nous envahit avec ses aspects positifs et négatifs, aux contraintes et aux espérances qu’exige la vie de la foi dans nos pays et dans le monde d’aujourd’hui. I1 nous est apparu que la difficulté et l’espérance sont intimement liées, même si de façons différentes dans nos diverses sociétés. Cette profonde expérience nous pousse à nous engager en faisant fructifier au service des jeunes du monde d’aujourd’hui, notre collaboration et notre solidarité, sous la direction de nos Églises. ~

3 – Quant a nous libanais, un grand nombre d’entre nous ont été contraints de vivre comme étrangers à eux-mêmes et à leur patrie, sans ressentir leur appartenance. Le brouillard couvre nos démarches et nos perspectives, conséquence de la détérioration politique, sociale, économique et humaine. Cela pousse certains soit a la fuite de la réalité, soit à diverses réactions positives ou négatives.

4- Dans une société ou domine le sectarisme religieux, il y a un manque de contact entre jeunes libanais de diverses appartenances. En même temps l’État n’engage pas avec nous le dialogue nécessaire. Nous souffrons donc de marginalisation, de négligence et de préjugés; l’étroitesse de notre marge d’expression nous pousse parfois au refus de l’autre uniquement à cause de sa différence. Nous n’avons pas été créés par hasard, mais Dieu a un plan sur chacun de nous sur cette terre dans laquelle nous nous enracinons, Nous résistons pour accomplir notre mission et témoigner par notre vie.

5 – Nous n’oublions pas que nous sommes les fils de I’Espérance. Nous considérons la période préoccupante que nous traversons, comme momentanée et transitoire. Nous cherchons à utiliser nos capacités pour faire évoluer nos esprits et nos mentalités. Nous nous engageons à participer avec les personnes animées de bonnes intentions, à faire évoluer notre régime politique dans ses dimensions sociales et nationales. Si l’on nous attaque, nous ne répondrons pas de la même manière, mais par une attitude responsable, consciente et courageuse, sans nous arrêter à l’injustice, car notre histoire est toute pleine de cohortes de martyrs et de saints.

6 – Jeunesse cultivée et engagée, nous voulons aller a l’encontre des courants de défaitisme de haine, de violence, et de pornographie. Fils de l’Eglise, nous souhaitons qu’elle soit dans la vérité notre mère et notre éducatrice, qu’ elle nous éveille à nos responsabilités sociales et apostoliques, à la défense de l’Homme, de sa dignité, de son droit à une vie digne et convenable, qu’elle nous donne la possibilité de jouer notre rôle, d’accomplir notre mission comme laïcs, pour sanctifier notre société et ses lois temporelles. Nous acceptons l’autre comme il est, et nous engageons avec lui le dialogue pour notre enrichissement mutuel; afin de parvenir ensemble à une formule de vie nationale commune, solide et sans contraintes, à une complémentarité mutuelle capable d’évolution.

7 – Qui n’a pas d’histoire n’a pas d’avenir. Le Liban possède une histoire prestigieuse, c’est pourquoi nous croyons pour lui en un brillant avenir. Le Pape Jean-Paul II dit que les jeunes sont l’avenir, aussi sommes-nous prêts à le façonner de sorte que par nous le droit triomphe, et que se réalise la réforme souhaitable, afin de parvenir à un État régi par la loi, où règnent la justice et I’égalité, et dont les fils vivent dans la liberté et la paix.

8 – En tant que jeunes chrétiens nous nous engageons à adopter la charité en tant que règle de notre vie. Nous n’aspirons pas a une société chrétienne, mais à être chrétiens dans notre société. Notre but est de vive dans la justice et la charité, d’ôter les obstacles entre nous et les autres, répandant la culture de la paix au lieu de celle de la guerre. Sur cette base, nous réclamons à l’État et à l’Église ce qui suit :

a – d’accorder au domaine social le soin nécessaire, soit du point de vue de la diffusion de I’enseignement social de l’Église, soit en assurant un suivi social, surtout dans les domaines de I’enseignement, de la santé, de l’habitat, et du travail.

b – De faire participer les jeunes aux décisions engageant l’avenir, aux décisions nationales, aux activités ecclésiales, pastorales et sociales.

c – De prévenir notre jeunesse contre les dangers de la société de consommation, et des effets nocifs de la mondialisation De leur apprendre a s’opposer à l’égoïsme, à résister à l’information mensongère, aux habitudes copiées sur l’extérieur, à préserver notre patrimoine, notre culture, nos traditions authentiques.

d – D’assurer des espaces de rencontre plus étendus, entre les jeunes du même pays mais d’appartenances et de communautés diverses, pour faire connaissance plus profondément, à travers un dialogue franc et direct, en vue de parvenir au respect mutuel et I’acceptation de la diversité et du partage dans 1a construction d’une patrie solidaire et unie.

e – Le respect et la préservation entière des droits de l’homme, surtout le droit de s’exprimer, de se réunir, de se déplacer. Car c’est l’homme qui possède la valeur absolue, et toutes les lois ont été établies à son intention.

Nous portons un message de tolérance face à la haine, de paix face à la guerre, et quelle que soit la force des pressions exercées sur nous, dans notre cheminement quotidien vers la réalisation du Royaume, nous nous souvenons que celui qui recherche le Christ sans la croix trouve la croix sans le Christ.

Notre Dame du Mont – Fatqa le 19/8/2001