Pour la Paix

brugues

La guerre vient finalement d’éclater en Irak. Personne n’en est surpris : il paraissait évident que la décision en avait été prise en haut lieu depuis longtemps. Les multiples tentatives diplomatiques n’ont pas empêché cette terrible issue ; pas davantage, les manifestations de protestation, répétées et massives, en de nombreux pays.

Nous pouvons être fiers de notre Église, me semble-t-il. Notre Pape – malgré son âge – et ses collaborateurs ont déployé, au service de la paix, une énergie et une ténacité qui en ont frappé beaucoup. Des chrétiens, des organismes, des mouvements se sont mobilisés. Des temps de prière ont été prévus un peu partout.

Pour ma part, j’invite nos diocésains à se réunir autour de moi, en la cathédrale, le 3 avril, à 19 h, afin de célébrer une messe en faveur de la paix. J’invite ceux qui ne pourront s’y rendre à se regrouper sur place pour s’associer à notre prière.

Il s’agira de nous redire ce que signifie aujourd’hui la béatitude proclamée par le Christ : « Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu » (Mt. 5, 9). Il ne faut pas s’y méprendre : l’Église n’est pas pacifiste. En certaines circonstances, la guerre, qui est toujours un mal, peut apparaître comme une ultime tentative pour dénouer des situations dramatiques. Une guerre préventive, comme celle qui vient de commencer, elle, ne saurait jamais apparaître comme une « guerre juste ».

Nous ne savons pas quand s’arrêtera le conflit. Souhaitons qu’il soit le plus bref et le moins meurtrier possible, et que soit rétablie au plus tôt la légalité internationale. Souhaitons encore que soient abrégées les souffrances du peuple irakien et que commence très vite la reconstruction d’un pays éprouvé par deux conflits et de longues années d’un embargo injuste.

Nous savons, en revanche, que les dégâts seront incommensurables. Le pire serait de laisser croire que vient d’être lancée « une nouvelle croisade de l’Occident chrétien » à l’encontre du monde musulman. Saddam Hussein est un laïque déclaré ; il n’a pas hésité à frapper les populations musulmanes de sa propre nation. A aucun titre, il ne doit apparaître comme le défenseur de l’Islam, pas plus que Georges W. Bush n’est celui du christianisme.

Je m’associe pleinement à la déclaration oecuménique qui suit.

+ Jean-Louis BRUGUÈS
Evêque d’Angers