Conduire à Dieu Bienheureux Marie-Eugène de l’enfant-Jésus | Documents épiscopat
Le bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967) est prêtre, carme, fondateur de l’Institut Notre-Dame-de-Vie, auteur de Je veux voir Dieu. Il nous transmet un message : la vocation universelle à la sainteté et l’intimité avec Dieu grâce à la foi et à la contemplation.
Documents épiscopat : « Conduire à Dieu, Bienheureux Marie-Eugène de l’enfant-Jésus (DE 2023-4).
Si j’avais eu à choisir une devise, j’aurais pris : « Livré à la grâce de Dieu ».
C’est un langage spirituel et uniquement spirituel que je voudrais vous tenir. Toutefois, je ne puis m’empêcher, en commençant, de souligner que nous vivons dans un monde inquiet, agité… Quelle est la cause de cette agitation, de cette inquiétude ? Vous la connaissez comme moi, peut-être mieux que moi [1].
En cette inquiétude en laquelle nous vivons, devant ces menaces, qui seront sûrement efficaces sur certains points, que faut-il faire [2] ?
Il faut que cette inquiétude et cette agitation nous conduisent à un approfondissement, à une estime plus grande des forces spirituelles qui nous ont été données. Elles nous ramènent vers le spirituel, vers Dieu : c’est là qu’est la suprême espérance, pour chacun de nous, pour notre salut individuel et pour le salut aussi de l’humanité, dans toute la mesure où elle peut être sauvée [3].
Il n’en est qu’une, c’est la charité divine que l’Esprit Saint diffuse en nos âmes
Comment le saint transformé par l’amour et identifié au Christ Jésus ne porterait-il pas en lui ces richesses caractéristiques de l’amour divin ici-bas ? De fait, l’amour qui le divinise le laisse un homme comme nous ; il porte en lui le Thabor et Gethsémani ; il est le plus heureux des hommes parce qu’il jouit du Verbe en son sein et le plus malheureux parce qu’il porte le péché du monde. Fixé en Dieu par l’union transformante, il est cependant l’homme et le saint d’une époque, d’un peuple, d’un âge bien déterminé du Corps mystique du Christ en pleine croissance. Le divin et l’éternel qui sont en lui ne l’empêchent pas ou plutôt l’obligent à s’incarner dans le temporel le plus humain de son époque [4].
Notre devoir est de développer en nous ces forces spirituelles pour les mettre à la disposition de nos contemporains moins favorisés. Mais quelles sont ces forces spirituelles ? Il n’en est qu’une, c’est la charité divine que l’Esprit Saint diffuse en nos âmes. Comment l’accroître ? En se rapprochant du Dieu intérieur qui en est la source, du Christ qui nous la transmet, en marchant vers les profondeurs de Dieu pour réaliser avec lui une union de plus en plus étroite et féconde [5].
[1] Au souffle de l’Esprit, p. 71.
Les références complètes des ouvrages cités se trouvent dans la bibliographie (p. 134) [NdE].
[2] Au souffle de l’Esprit, p. 74.
[3] Au souffle de l’Esprit, p. 75.
[4] Je veux voir Dieu, t° 1034, [p. 1228].
Le sigle «t°» renvoie à la pagination du « textus originalis » de l’édition de 1957, révisé par le P. Marie-Eugène lui-même. La pagination entre crochets est celle de la nouvelle édition (Éd. du Carmel, 2014 et éditions suivantes) [NdE].
[5] Conférence de 1932, dans Évangéliser avec le père Marie-Eugène, p. 45.