Sœur Amélie d’Aboville, religieuse de l’Assomption à Bondy

Sœur Amélie d’Aboville est religieuse de l’Assomption à Bondy (Seine-Saint-Denis). Elle a prononcé ses vœux perpétuels, à 33 ans, le 26 mai 2018. Témoignage.

soeur Amélie d'Aboville« Voilà neuf ans que je suis rentrée chez les Religieuses de l’Assomption, une congrégation à la fois contemplative et apostolique, fondée en 1839 par Sainte Marie-Eugénie de Jésus et dont le charisme principal est l’éducation. C’était le 14 septembre 2009. J’avais 24 ans. Aujourd’hui, j’en ai 33. J’aime bien dire que l’histoire de ma vocation, c’est l’histoire d’une voix.

C’est d’abord un chuchotement. Un Dieu qui est venu chuchoter à mon oreille son existence et son désir de m’aimer, à travers l’éducation que j’ai reçue et mes premiers contacts avec les Religieuses de l’Assomption lorsque j’avais une dizaine d’années, à Saint-Gervais, dans les Alpes. Ce chuchotement s’est transformé en petite voix grâce à mon investissement dans le scoutisme, comme louvette, guide, guide-ainée et cheftaine. J’ai découvert le sens de l’engagement en vérité devant Dieu ainsi que le goût pour l’éducation des plus jeunes. Cette petite voix s’est rendue présente de plus en plus lors de mes années étudiantes. Je garde un souvenir marquant des Journées Mondiales de la Jeunesse à Rome et à Cologne. A un moment donné, j’ai senti que cette voix non seulement se faisait entendre de manière insistante mais qu’elle devenait appelante et qu’elle attendait une réponse. Elle me disait : « Amélie, je vais avoir besoin de toi pour construire mon Royaume. Es-tu prête à tout quitter pour me suivre ? »

« J’ai refusé d’écouter cette voix »

J’ai dit « non » d’abord. Moi ? Religieuse ? Ne pas me marier ? Porter une jupe toute ma vie ? Renoncer à la maternité ? Ne plus voir ma famille ? Quelle idée ! J’ai refusé d’écouter cette voix. Mais plus je refusais, et moins ma vie avait de sens.

J’ai fini par comprendre qu’il fallait peut-être que je réponde « oui » à cette voix qui ne cessait pas de m’interpeller et de me promettre une vie en plénitude. Et si je me mettais en route vers le bonheur ?

Pour pouvoir dire un vrai « oui », j’ai décidé de prendre le temps de discerner. Je suis partie à l’étranger, en Lituanie, en volontariat avec les Religieuses de l’Assomption. Histoire de me retrouver vraiment seule pour  comprendre ce à quoi m’appelait cette voix. J’ai pu faire cette expérience de la solitude au cœur de laquelle Dieu parle. Et j’ai dit « oui » !

J’ai suivi les différentes étapes de formation que propose notre Congrégation : postulat, noviciat et juniorat. Et le 26 mai 2018, j’ai prononcé mes vœux perpétuels. Je ne dirais pas que c’est l’aboutissement de ce que Dieu a commencé en moi le jour de mon baptême. Je dirais plutôt que c’est le commencement. Un engagement définitif ne signifie  pas  la promesse d’être pour toujours une religieuse. Je crois qu’il est le contraire : il est le consentement à accepter d’être en devenir. En fait,  j’ai fait la promesse de vouloir devenir une Religieuse de l’Assomption. C’est maintenant que tout commence.

Je ne sais pas ce que me réserve la suite car la vie avec le Christ est pleine de surprises mais j’ai la certitude que quoique je fasse et où que j’aille, Dieu me précède et m’attends.

Depuis trois ans, je suis enseignante de français dans un collège qui appartient à notre réseau d’établissements Assomption-France, à Bondy. C’est un défi passionnant  d’enseigner le français en Seine Saint Denis. J’aime ces élèves qui viennent de tous les horizons, j’aime leur diversité de culture  et toute ma pédagogie consiste à leur montrer combien le mot, la parole, le Verbe a plus de pouvoir que tout. Surtout contre la violence et l’agressivité réellement présentes. J’aime leur donner les clés pour les faire entrer dans un univers qui leur semble inaccessible, celui  du beau, de la littérature et de la culture. J’aime voir leurs yeux pétiller lorsqu’ils prennent gout à la lecture et se passionne pour un livre. Le français est une merveilleuse matière à enseigner en Seine Saint Denis ! »

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Attention : ne pas confondre diocèse et évêché.
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