Saint Eugène de Mazenod (1782-1861)
J’ai fait un rêve… J’ai rêvé que saint Eugène de Mazenod, mon prédécesseur, avait ressuscité comme Lazare et me succédait à Marseille ! Oui, il revenait comme pasteur de ce peuple marseillais auquel il avait déjà donné près de quarante ans de sa vie : quatorze ans vicaire général de son vieil oncle et vingt-quatre ans évêque, ça marque un diocèse… et le diocèse vous marque, vous colle à la peau ! Ce peuple, il le connaissait bien, il lui parlait en provençal, il lui ouvrait toutes les portes de son évêché, il lui faisait des paroisses (vingt-deux), il lui bâtissait des églises (trente-quatre), une cathédrale, la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde.
Réalise-t-on la charge du pasteur dans une cité qui a vu doubler sa population (de 150 000 à 300 000 habitants), à une époque où s’entrechoquent anciens et nouveaux régimes, anciens et nouveaux négoces et où s’affrontent des influences, des mentalités qui divisent la société marseillaise, y compris le clergé ?
Réalise-t-on la force d’âme d’un évêque qui mène de front la direction d’un diocèse complexe et le gouvernement d’une congrégation missionnaire qu’il avait fondée tout jeune et qui, à sa mort, compte plus de 400 religieux, déjà répandus du Pôle nord à Ceylan (Sri Lanka), en passant par l’Afrique du Sud ?
Que saint Eugène de Mazenod réveille en chacun de nous le souci d’annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, selon sa devise évangélique. C’est à ce signe que l’on nous reconnaîtra comme ses disciples… et que nous serons dans la communion des saints !
Et ceci n’est pas un rêve…
Cardinal Roger Etchegaray
Archevêque émérite de Marseille
Le souci d’annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres
Fondateur des oblats de Marie immaculée avant de devenir évêque de Marseille, cet apôtre de la charité s’est attaché sa vie durant à aider spirituellement les plus pauvres. L’Église l’a déclaré « Saint » le 3 décembre 1995.