Saint Jean Eudes (1601-1680)
Qu’il détruise en nous ce qui s’oppose à la miséricorde !
Missionnaire dans l’âme, ce prêtre de la deuxième génération de la Réforme catholique va, sa vie durant, contempler la miséricorde et l’amour du Christ tout en s’impliquant dans une intense activité apostolique.
Jean Eudes est un passionné du Christ. Très jeune, semble-t-il, il a pris conscience qu’il devait se conformer au Christ mort et ressuscité…. Et ne vivre qu’en Dieu, avec Jésus Christ. Ou, pour dire cela autrement, à la source de l’amour… là où vit déjà Marie.
Jean Eudes fait partie de la deuxième génération de la Réforme catholique en France. Bérulle, François de Sales, Vincent de Paul ont inventé les principes de l’application du concile de Trente en France. Jean Eudes va enraciner dans le peuple ce qu’ils ont commencé.
Sa spiritualité est d’abord baptismale : il veut que Jésus continue et accomplisse sa vie en chaque chrétien. Baptismale, sa spiritualité va être ouverte aux laïcs, hommes et femmes.
Il soutient et accompagne les grands mouvements de laïcs de l’époque : Compagnie du Saint-Sacrement, Ermitage. Comme beaucoup de saints de son époque, il a de profonds échanges spirituels avec quelques femmes, telles que Laurence de Budos ou Marie des Vallées… Il s’engage aussi résolument pour la défense des femmes qu’on appellera, plus tard, prostituées.
Sa vie spirituelle s’épanouit dans une activité apostolique très missionnaire. Il crie « Au feu Messieurs les docteurs ! », se plaignant de ceux qui restent en Sorbonne au lieu d’aller annoncer l’Évangile. C’est un missionnaire dans l’âme. Il parle aux grands, mais il aime les petits. Il est là quand survient une peste, quitte à habiter dans un tonneau, il parcourt les campagnes en prêchant des « missions ».
Mais, pour autant, il cherche à se donner les moyens de son ambition de faire aimer le Christ et il fonde une congrégation pour former des prêtres, il prêche, il écrit des livres, il compose des offices liturgiques…
Et, toujours, il contemple la miséricorde de Dieu. C’est en contemplant le cœur de Marie que Jean Eudes a découvert le cœur de Jésus… et l’amour qui existe entre les deux.
En un temps où le jansénisme semblait installer une vision pessimiste du cœur humain, Jean Eudes est sûr que le cœur humain est le lieu « naturel » de l’amour de Dieu.
Mgr Michel Dubost
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes
Membre de la Congrégation des eudistes