Sainte Jeanne Jugan (1792-1879)
Et Dieu, que veut-il ? N’est-ce pas Lui qui a confié à Jeanne la mission d’accomplir cette œuvre ? Dieu se tait. Et Jeanne aussi se tait. Ici se révèle un autre trait de la personnalité spirituelle de Jeanne. A sa charité active s’ajoute le silence et l’humilité d’une foi de pauvre. Dieu est le maître d’œuvre. Et Jeanne comprend que désormais elle-même est appelées à devenir l’œuvre de Dieu.
Jeanne, au soir de sa vie, s’en va répétant : « Il faut toujours dire : Dieu soit béni ». Quand on s’en est remis à Dieu totalement, n’ayant en vue que sa volonté, il se produit alors une profonde détente intérieure : l’âme s’ouvre à l’esprit de louange. C’est en elle comme un lever de soleil. Et dans cette lumière, elle se met à chanter les louanges de Dieu. Ainsi apparaît une dernière note de la personnalité spirituelle de Jeanne : l’esprit de louange.
Jeanne, l’infatigable quêteuse de pain, est devenue la mendiante de Dieu. Humble et confiante, tranquille et sereine, elle adore. Et dans son cœur monte la louange.
Charité active, humilité confiante, esprit de louange, tels sont les trois traits essentiels qui composent la physionomie spirituelle de sainte Jeanne Jugan.
P. Eloi Leclerc,
franciscain, poète, auteur de « Jeanne Jugan, tendresse de Dieu pour la terre » et de « Jeanne Jugan. Le Désert et la Rose ».