Père Emmanuel d’Alzon (1810-1880)
Un homme de passion
Dans un dix-neuvième siècle mouvementé, le Père Emmanuel d’Alzon (1810-1880), passionné pour les grandes causes de Dieu et de l’homme, fonde en 1850, les Augustins de l’Assomption (ou Assomptionnistes) puis les Oblates de l’Assomption (1865).
Deux autres congrégations naîtront encore, de la même sève : les Petites Sœurs de l’Assomption et les Orantes de l’Assomption, formant avec les Religieuses de l’Assomption, la famille de l’Assomption. Un nombre croissant de laïcs vivent de cette spiritualité, partageant la devise d’Emmanuel d’Alzon : « Adveniat regnum Tuum », Que ton règne vienne ! Portrait d’Emmanuel d’Alzon, homme de son siècle et de plein vent.Né en 1810 au Vigan, dans les Cévennes, Emmanuel d’Alzon tient de son terreau natal et de sa famille le tempérament trempé qui en fera un ardent et un infatigable des grandes causes, celles de Dieu et de l’homme. Il est d’une famille aristocratique aux valeurs fortes et en hérite. Son père est quelque temps député. Après une solide éducation et le début d’études de droit à Paris (1828-1830), Emmanuel hésite à la croisée des chemins : sera-t-il militaire ou magistrat ? En mars 1832, après un temps de retrait de près de deux années dans la terre cévenole où il a vu le jour, son choix est fait : il sera prêtre, ce qui signifie pour lui s’engager et agir pour transformer la société, en pleine recomposition après les soubresauts de la révolution de 1830. Il entre alors au séminaire de Montpellier, puis poursuivra à Rome ses études de théologie. C’est là qu’il est ordonné prêtre, le lendemain de Noël 1834, et reçu en audience privée par le Pape Grégoire XVI en mai suivant.
Emmanuel d’Alzon porte au cœur la passion du Christ, mais aussi de l’Eglise. Lamennais (prêtre, philosophe et écrivain, ndlr) a été condamné. D’Alzon doit renoncer publiquement aux idées de cet homme qui l’aura pourtant marqué profondément, spirituellement et humainement. C’est pour lui une épreuve, mais il s’engage sans répit et de toute son énergie dans l’Eglise de Nîmes, dont il devient vicaire général à 29 ans et pour… 39 ans, inlassable. L’amour du Christ, et de ce qu’il a le plus aimé, Marie et l’Eglise, sont au centre. Il les lèguera à ses disciples comme l’essentiel.
Emmanuel d’Alzon porte au cœur la passion du Christ, mais aussi de l’Eglise. Lamennais (prêtre, philosophe et écrivain, ndlr) a été condamné. D’Alzon doit renoncer publiquement aux idées de cet homme qui l’aura pourtant marqué profondément, spirituellement et humainement. C’est pour lui une épreuve, mais il s’engage sans répit et de toute son énergie dans l’Eglise de Nîmes, dont il devient vicaire général à 29 ans et pour… 39 ans, inlassable. L’amour du Christ, et de ce qu’il a le plus aimé, Marie et l’Eglise, sont au centre. Il les lèguera à ses disciples comme l’essentiel.
La passion du « Règne de Dieu en nous et autour de nous »
Il partage cette passion dès 1845 avec une poignée d’hommes, qui à Noël 1850 prononcent avec lui leurs vœux et constituent le germe de l’Assomption, dans une vie fraternelle fondée sur la Règle de Saint Augustin – d’où le nom d’Augustins de l’Assomption. Parce que c’est précisément au collège de l’Assomption que naît la jeune congrégation. D’Alzon veut en faire un prestigieux collège catholique libre. Il rêvera d’ailleurs toujours de fonder une université catholique, soucieux avant tout de « former Jésus-Christ dans les êtres ». Education (collèges, alumnats…), presse (Le Pèlerin en 1873, puis La Croix en 1883…), pèlerinages (le Pèlerinage National en 1873), œuvres sociales multiples, seront de façon durable les lieux d’incarnation de ce projet. L’œcuménisme aussi, qui mènera très vite à essaimer jusqu’en Bulgarie et en Turquie, tandis que quelque 20 ou 30 ans plus tard, les lois de laïcité et sur les Congrégations, disperseront les assomptionnistes en Angleterre, en Amérique du Sud, et au-delà, dans le même esprit pionnier, dans le souci des masses et de l’annonce vive du Royaume.
Quand Emmanuel d’Alzon meurt en 1880 à Nîmes, le feu a pris. « La contemplation et l’action sont unies pour nous dans un même but, disait-il : servir à l’extension du Règne de Jésus-Christ », et dès 1844 il l’écrivait : « Ma passion à moi serait la manifestation de l’Homme-Dieu et la divinisation de l’humanité par Jésus-Christ… » Ce projet demeure d’actualité pour ceux qui vivent de son esprit.
Père Jacques Neuviarts, a.a.
Il faut élargir les intelligences et les cœurs dans la grande question de la cause de Dieu. Il faut ouvrir des horizons pour les myopes, il faut allumer des brasiers pour des gens qui ne réclament que leur chauffe-pieds et ont peur qu’on leur donne un rhume en leur donnant trop de chaleur. Heureux les supérieurs qui embrassent le monde entier dans leur ambition parce qu’ils sont ambitieux de faire régner Jésus-Christ partout ! (E.S. p. 693, 4ème journée de la retraite dans la vie dans la spiritualité du P. Emmanuel d’Alzon)