Les familles spirituelles : un nouveau visage de l’Eglise

 

En 2007, à l’occasion d’un rassemblement des familles spirituelles à Lourdes, la C.S.M. (Conférence des Supérieures majeures) et la C.S.M.F. (Conférence des Supérieurs majeurs de France) ont lancé une enquête auprès de tous les instituts membres de leurs Conférences pour faire une sorte d’état des lieux relatif à la France et approcher davantage les enjeux.

Cinq points majeurs apparaissent à travers les résultats :

  • un renouveau et une croissance progressive depuis 30 ans
  • une diversification des groupes
  • la formation de « Familles »
  • l’interpellation des instituts
  • l’urgence d’une solidarité pour la mission

 

… et une diversification des groupes

Le second point important révélé par l’enquête est la diversification des types de groupes.

Plus de 36.000 personnes sont concernées :
– une majorité de femmes (environ 2/3),
– Tranche 50-70 ans un peu plus représentée que les 2 tranches 30-50 et plus de 70. Faible pourcentage de 30-50 ans. Mais pourcentages variables d’un groupe à l’autre.

Une interpellation pour les instituts

Ces relations interpellent les instituts au niveau de leur responsabilité par rapport à ces groupes. Leurs préoccupations concernent – par ordre décroissant d’intérêt – la formation à l’esprit, la question des engagements, l’articulation entre autonomie des groupes et réciprocité, la dimension de Famille, etc.

La quasi-totalité des Chapitres généraux ou provinciaux ont ce sujet à leur ordre du jour. Plus de la moitié de ces groupes ont fait l’objet de Décrets ou d’Orientations de Chapitres, que ce soit pour l’accompagnement de leur naissance ou de leur croissance, ou parfois pour leur reconnaissance officielle par l’institut . La seconde enquête (faite auprès des membres de ces groupes) fait apparaître à la fois une très forte préoccupation missionnaire, le souci de l’Eglise locale et la question d’une articulation entre les Familles en vue de la mission. Autrement dit, l’être ensemble de ces groupes et des instituts a pour fondement l’urgence de la mission, une mission vécue à partir de la figure évangélique dont le fondateur ou la fondatrice fait appel.

Comment expliquer ce renouveau ?

La première raison du développement des Familles, est, sans conteste, le fait que l’Esprit-Saint a donné ces Familles à l’Eglise pour sa mission. Personne ne les a prévues, et elles ont surgi partout, au même moment, sur tous les continents, dans une grande discrétion. Elles sont sans doute le signe d’une grande soif spirituelle. A travers elles se jouent le goût de l’Eglise et le dynamisme de la mission. Elles manifestent le reflet d’un désir de vivre la foi en communauté chrétienne, et la vivre en articulation avec d’autres communautés chrétiennes (dont celle des religieux).

Loin d’être l’expression d’un repliement communautaire, elles se développent à cause de l’urgence de la mission. « Se mettre ensemble pour la mission » est une exigence car le monde a soif ! Elles sont le signe d’une étonnante vitalité de la vie religieuse, qui met en marche d’autres disciples du Christ, à partir de l’expérience fondatrice qui est la sienne, puis les soutient et reçoit tant de vitalité en échange. Elles viennent questionner de plein fouet la vie paroissiale – où ces chrétiens sont engagés. La paroisse est alors davantage perçue comme le lieu d’un engagement au service d’une communauté et non celui d’une recherche commune de la source et des moyens d’en féconder toute la vie du monde. La recherche de la source et des moyens se fait elle, au sein de la Famille spirituelle.

A travers ces Familles, un nouveau visage de l’Eglise se dessine où se jouent certes la complémentarité des vocations, mais plus encore une dynamique missionnaire de l’Eglise, communion de communautés chrétiennes, en France comme au niveau international.

Source : CSM et CSMF

Un renouveau…

A côté de groupes ayant une longue tradition, on assiste à une naissance et une croissance régulière de groupes diversement associés à des instituts. 82 % des groupes répertoriés sont nés après 1976 (c’est-à-dire 10 ans après Vatican II).
Parmi ces groupes, 14% seulement sont nés entre 1976 et 1985, 36 % entre 1986 et 1995 et 50% entre 1996 et début 2006. Il s’agit donc d’une véritable expansion.

La formation de familles

La plupart des instituts de vie consacrée voient, aujourd’hui, en France, des chrétiens se mettre en route sur les pas de leur fondateur si ce n’était déjà le cas avant. Moins de 10% des instituts disent ne pas avoir de chrétiens en marche spécifiquement avec eux. Encore faut-il préciser que l’un ou l’autre n’ayant qu’une communauté en France dit qu’une branche s’est développée dans un autre pays !

La constitution de groupes et l’explosion de leurs formes vont de pair avec la naissance ou renaissance de « Familles ». Un peu plus de 50% des instituts qui ont répondu ont un seul groupe qui leur soit associé. Les autres ont 2, 3, 4 ou davantage de groupes liés à eux et entre eux. Le rapport est moins un rapport entre personnes et membres de l’institut, qu’un rapport mutuel entre des groupes… dont l’institut. Des temps forts vécus ensemble, des célébrations d’anniversaires, ou la participation à des Assemblées ou des Chapitres, manifestent ce « faire corps ensemble », dans la différence.

Hormis les groupes qui fonctionnent ensemble depuis les origines, les dates données pour le début d’une forme de fonctionnement familial, s’échelonnent à partir des années 1970 (très rare), un peu plus vers le début 80, et régulièrement depuis la fin des années 1980 jusqu’à maintenant ou dans l’avenir immédiat.

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