Appelés par le Christ
L’appel ne cessera jamais. La nécessité du ministère apostolique non plus. Nous pouvons légitimement débattre sur l’évolution des formes que peut ou pourra prendre cette charge, dans sa préparation ou son exercice, mais notre accord reste entier sur sa signification profonde et sa légitimité spirituelle et pastorale.
Ce sont de nouvelles générations qui avancent et se préparent à annoncer l’Évangile. La plupart de ceux qui répondent à l’appel sont nés après Vatican II et sont pleinement inscrits dans la société actuelle. Ils connaissent ses transformations, mesurent les défis qu’elle leur lance mais sont aussi conscients du « trésor qu’ils portent dans leurs vases d’argile ». Ils n’ignorent pas les risques et les difficultés du choix qu’ils font mais ressentent aussi cette joie indicible qui inonde le cœur, quelle que soit la pression de l’étau qui peut à tel ou tel moment l’enserrer.
Ils savent les épreuves traversées par certains de leurs aînés dans le ministère, les souffrances secrètes, la fidélité maintenue comme à travers le feu, mais ils savent aussi, et nous avec eux, comme le disait le curé de campagne de Bernanos, que « tout est grâce », et que la faiblesse d’une vie ne l’empêchera jamais de produire, souvent dans l’invisible et l’inattendu, des germes de résurrection.
Pour tout cela, pour tant de générosité, d’espérance vive et pour ce témoignage de foi et d’amour au nom du Christ, merci à ceux qui répondent à son appel. Ils nous montrent à leur mesure – pour reprendre une expression de Maurice Bellet – que le « vieux christianisme n’a jamais été aussi jeune… ».
Mgr André Dupleix
Secrétaire généra adjoint de la Conférence des évêques de France
Billet paru dans le Courrier Français, juin 2007