Mgr Pontier, archevêque de Marseille : « Voici venu le temps du Carême »
Ce mercredi 1er mars, nous entrons en Carême, temps fort de l’année qui nous conduira à la fête de Pâques, la grande fête chrétienne, celle où nous célébrons la victoire du Christ, la vie nouvelle au-delà de la mort et de tout péché. C’est la fête dans laquelle s’enracine notre espérance. L’horizon s’éclaircit et s’ouvre. La semence déposée en notre humanité porte son fruit de vie. La violence et la mort n’ont pas le dernier mot. La peur pour soi cède la place au don de sa vie pour les autres. Le Christ fait don de sa vie pour que l’homme s’ouvre à la foi au Dieu dont l’amour, tout puissant, nous partage sa vie éternelle. Le Ressuscité n’aura de cesse d’aller vers ses disciples et de leur dire : « C’est Moi, n’ayez pas peur, je vous donne la paix. »
Notre Carême sera rythmé par le déroulement de la campagne présidentielle, c’est sûr. Il ne doit pas être confisqué par elle ! Il y a six mois, avec Mgr Aveline, nous vous avons envoyé une lettre dans laquelle nous écrivions : « Nous sentons que le climat actuel de notre pays, plus que jamais, invite au discernement spirituel et pastoral. Et c’est en contemplant le Christ que nous pouvons y parvenir. » Nous vous proposions quelques grands textes du Nouveau Testament qui peuvent nous servir de boussole. Je vous invite à y revenir. Ils illustrent cet appel à la conversion que nous entendrons dans la liturgie du jour des Cendres. Car il s’agit de nous convertir, de remettre nos vies sous le regard de la Parole de Dieu, lue et méditée chaque jour. Prenons le temps de la rencontre quotidienne avec Lui. Laissons-le orienter nos esprits et nos cœurs. Laissons-le les apaiser, les fortifier, les ouvrir au souci des autres, des plus nécessiteux, bien sûr.
Je voudrais ici vous rappeler le projet porté par l’Eglise qui est en France, celui de financer les études supérieures de sept cents jeunes adultes à Kirkouk, en Irak. Ils se sont réfugiés là en 2014, suite à la prise de la plaine de Ninive par Daesch. Sensibilisés par leurs évêques, en particulier par Mgr Mirkis et le Patriarche Louis Sako, nous avons perçu l’enjeu vital de ce projet pour le pays et pour la permanence de la présence des chrétiens. Leur offrir de poursuivre leurs études, c’est les préparer à construire l’avenir de leur pays le moment venu. Et ce moment semble de plus en plus proche. Je vous encourage à la générosité. C’est l’Œuvre d’Orient qui gère cette opération. Vous pouvez trouver des documents sur le site de la Conférence des évêques de France.
Ne passons pas à côté du témoignage de foi et de joie des catéchumènes qui se préparent dans les communautés chrétiennes à la célébration des sacrements de l’initiation chrétienne, lors des prochaines fêtes pascales. Ils sont parmi nous des signes de l’œuvre de paix, de joie, de renouveau que produit en nous la rencontre du Christ, de son amour reconnu et accueilli. Leur vie en est renouvelée. La nôtre aussi. Qu’ils se sentent accueillis dans nos communautés chrétiennes.
Nous savons en qui nous avons mis notre espérance ! Qu’Il soit béni ! Il n’a pas déserté le monde des hommes ! Vivons dans sa présence.
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille