Homélie du dimanche 5 juin

Dimanche 5 juin 2016
Dixième dimanche du temps ordinaire

LA RENCONTRE

A Naïm, notre rencontre avec Dieu devient un message d’espérance. Notre foi nous dit qu’il est un Dieu de vie et non de mort. Jésus se déplace, marchant à pied, suivi de gens, hommes et femmes, avides de sa parole et de ses miracles. Il entre dans la ville. Aux portes de la ville, il rencontre ce cortège attristé qui accompagne et partage le désarroi de cette femme qui a subi coup sur coup deux morts : son mari et son fils. Ils constituaient sa protection sociale et l’assurance de ses ressources.

L’évangéliste saint Luc nous rappelle ce moment de la compassion et de la tendresse de Jésus. « Il fut ému jusqu’aux entrailles pour elle. » Il fait arrêter ce cortège en touchant le cercueil. Il n’a reçu aucune demande, aucune prière.. L’amour de son divin coeur partage la tristesse qu’ll croise et il la comprend comme il nous comprend au cours des heures et des situations inattendues que nos vivons.

RECONSTRUIRE LA VIE

C’est presque comme malgré lui, que sa tendresse devient la force de vie qu’il est et qui se communique à cette mère éprouvée et son fils mort pour les faire entrer tous deux dans un mystère de renaissance…Il ne les connaît pas et ceci à la différence de la résurrection et de la vie qu’il fait partager devant le tombeau de Lazare auprès duquel l’amitié des deux soeurs l’a appelé.

A Naïm, c’est lui qui décide. «Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi», c’est sans réplique dans son extraordinaire sobriété. De même que la phrase laconique «il le remit à sa mère». La puissance de la Parole de Jésus apparaît ici dans toute sa majesté. C’est une parole créatrice, une parole de vie.

Toute la personne et toute la vie de Jésus de Nazareth nous révèlent ce paradoxe fantastique : Dieu s’y caractérise. C’est lui qui décide de par sa puissance infinie et sa tendresse illimitée.

LA RÉVÉLATION

Force et puissance de vie jaillissent de l’amour. Enlever au Dieu vivant l’une ou l’autre de ces deux caractéristiques, c’est se condamner à l’ignorer l’infini et l’attention permanente qui ont siennes à notre endroit.

Un partage d’amour humain que Jésus transforme en une demande implicite, exprimée dans la marche d’une foule accompagnant une veuve dans la souffrance. Chemin faisant, Jésus rencontre une fois de plus la misère d’un peuple, de la veuve et de ses proches.

Nous nous trouvons ici devant un message essentiel de notre foi : c’est le Seigneur lui-même qui prend l’initiative de notre résurrection : «Je suis la résurrection et la vie».

Les premiers chrétiens voyaient dans cet événement un message d’espérance : dans notre monde, il existe une force, qui redonne vie à chacun de nous, la force de Dieu. Le véritable incroyant est celui qui nie l’infinie puissance de la grâce. Une seule parole du Christ suffit pour faire revivre celui qui était mort. Le message d’espérance de notre foi est que nous sommes fils d’un Dieu de vie et non de mort. (Lc 20, 38)

La plupart des grandes religions se sont construites sur l’idée d’un Dieu impassible, grandiose, lointain! Notre Dieu n’est pas le «dieu grec de l’Olympe» . Ce Dieu qui se révèle de façon définitive en Jésus, est dans le même temps un Dieu vulnérable, humain, capable de s’émouvoir devant nos détresses : «En la voyant la mère du jeune homme, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle.»

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« Les larmes de la veuve ne coulent-elles pas sur les joues de Dieu ?», disait déjà Ben Sirac le Sage (Si 35, 18), dans le Premier Testament.

 » Dieu est amour. Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui « , nous rappelle saint Jean dans sa première lettre. (1 Jean 4-16) que la liturgie nous fait chanter au moment de la communion qui « unit à notre humanité à sa divinité. »

année liturgique B