Benoît XVI se souvient du concile Vatican II
Ayant remercié ses hôtes de lui avoir permis de revenir en ces lieux, il a raconté: « J’habitais au centre de Rome, au collège Sainte-Marie dell’Anima. Très beau, mais très bruyant ! Alors, venir ici, dans la verdure, dans la nature et l’air frais, ce fut magnifique. Et puis je me suis retrouvé en compagnie de grands théologiens, avec une mission importante à accomplir ».
Puis il a évoqué le Père Général de l’époque, le P. Schütte, « qui avait été condamné en Chine et expulsé. C’était un missionnaire dynamique, conscient de la nécessité de relancer l’esprit missionnaire. Parmi eux, j’étais un théologien sans grande importance, très jeune, invité je ne sais trop pourquoi. Ce fut pour moi une grande grâce. Il y avait aussi Fulton Sheen, avec ses discours du soir fascinants, le P. Congar et les experts de missilogie de Louvain. Ce fut un enrichissement spirituel… Nous travaillions sur un sujet peu controversé, et je n’ai jamais vraiment compris la controverse entre l’école de Louvain et celle de Münster. Le but principal de la mission est-il l’implantation de l’Eglise ou l’annonce de l’Evangile? Or tout convergeait dans la nécessité dynamique de diffuser la Parole de Dieu et son amour de par le monde, de lui offrir ainsi une nouvelle joie. Ainsi, durant ces jours « de mars 1965, a poursuivi le Saint-Père, « est né un bon décret, presque unanimement accepté par les pères conciliaires. A mon sens, il complétait parfaitement Lumen Gentium, avec une ecclésiologie trinitaire découlant de l’idée classique du bien qui doit se manifester nécessairement, se donner et non rester clos en lui-même. Le bien, la chose bonne est essentiellement Communicatio, qui apparaît déjà dans le mystère trinitaire pour se diffuser dans l’histoire du salut et dans le besoin que nous avons d’offrir le bien reçu à autrui ».
« J’ai souvent repensé à ces journées de Nemi, qui ont pour moi une part essentielle dans mon souvenir du Concile. Et je suis heureux de voir que votre société vivace. Le Père Général m’a parlé de 6.000 membres de par le monde. Le dynamisme missionnaire est bien vivant, et il vit grâce à la joie de l’Evangile, à condition de vivre l’expérience du bien offerte par Dieu, et qu’il veut que nous diffusions. Je vous félicite pour votre dynamisme ».
En conclusion, Benoît XVI a espéré que le chapitre général bénéficie « des mêmes forces inspiratrices qui accompagnèrent de manière presque visibles ces jours » de 1965. Puissent-elles « vous aider à trouver le chemin utile pour la compagnie et la mission Ad Gentes durant les années à venir. Merci à tous et que Dieu vous bénisse. Priez pour moi comme je prierai pour vous ».
Source : VIS du 10 juillet 2012