« Allez ! De toutes les nations faites des disciples », par Mgr Wattebled
Notre action de grâce rejoint celle du Synode des évêques réunis à Rome sur le thème de la Nouvelle Évangélisation. Si, à mesure que passent les années « les textes du Concile ne perdent rien de leur valeur ni de leur éclat » (Jean-Paul II), le contexte dans lequel nous sommes appelés à témoigner de l’Évangile a beaucoup évolué et l’Église s’efforce d’entendre ce que l’Esprit dit aujourd’hui et sur quels chemins le Seigneur l’invite à s’engager.
Le 20 octobre 1962, alors qu’ils venaient à peine de se rassembler, les Pères conciliaires ont adressé au monde un message par lequel ils exprimaient leurs perspectives et leurs espoirs : « Sous la conduite de l’Esprit Saint, nous cherchons comment nous renouveler nous-mêmes pour nous trouver de plus en plus fidèles à l’Évangile du Christ. Nous nous appliquerons à présenter aux hommes de ce temps la vérité de Dieu dans son intégrité et dans sa pureté, de telle sorte qu’elle leur soit intelligible et qu’ils y adhèrent de bon cœur« . Leur programme demeure d’une certaine façon aussi le nôtre, quelles que soient nos responsabilités dans l’Église.
À plusieurs reprises Jean-Paul II et Benoît XVI nous ont invités à nous interroger sur la réception du Concile. Il est nécessaire que les documents « soient lus de manière appropriée, qu’ils soient connus et assimilés, comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère à l’intérieur de la Tradition de l’Église. » Les propositions et les documents ne manquent pas pour nous accompagner dans cette lecture et cette assimilation. Demandons au Seigneur que se fortifie notre motivation ! Redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi est une grâce que nous pouvons demander toujours les uns pour les autres. Nous le ferons tout particulièrement en cette « Année de la foi ».
Par delà les frontières et à travers la diversité des nations et des langues, l’assemblée conciliaire a constitué un témoignage vivant d’une communauté d’amour fraternel. Il n’est pas indifférent que l’Année de foi commence par la semaine Missionnaire mondiale (14-21 octobre) tant il est vrai que la grâce du renouvellement ne peut croître dans les communautés que si chacune étend le rayon de sa charité jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Ad Gentes n°37).
Nous pouvons faire nôtre enfin la prière des Pères du Concile : « Au milieu d’un monde encore si éloigné de la paix qu’il souhaite, angoissé devant les menaces que font peser sur lui les progrès techniques, admirables en eux-mêmes, mais périlleux tant qu’ils sont sans référence à une loi morale supérieure, puisse briller la lumière de la grande espérance en Jésus Christ, l’unique Sauveur!«
Le 9 octobre 2012
+ Robert WATTEBLED Évêque de Nîmes