Mgr Stenger : « La vie l’emporte sur la mort »

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Membre de la Commission pour la Mission universelle de l’Eglise, Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, a passé une semaine en Haïti. Ce voyage a eu lieu un mois après le séisme qui a frappé l’île, le 12 janvier dernier.
« Dire la proximité et la solidarité de l’Eglise qui est en France » étaient les raisons premières de la « Visitation » de Mgr Stenger en Haïti. En effet, à l’image de la visite que Marie rend à sa cousine Elisabeth (Lc 1, 39-45), il s’agissait de « vivre un temps de partage fraternel » avec le peuple haïtien, « un des plus éprouvés de la planète » selon l’évêque de Troyes qui s’adressait aux journalistes réunis à la maison de la Conférence des Evêques de France, le 1er mars.

Avec le Père Philippe Kloeckner, responsable du pôle Amérique latine au sein du Service National de la Mission universelle de l’Eglise, Mgr Stenger s’est rendu à Port-au-Prince mais aussi au port de Jacmel et à Léogâne. Il a évoqué l’odeur de mort qui flottait dans l’air de la capitale en ruines, dont le déblaiement commençait à peine à leur départ. Il a comparé le palais présidentiel, la cathédrale, l’archevêché, le séminaire détruits à des « blessures au cœur d’un pays ». L’évêque a souligné « le marasme et l’errance des personnes », accentués par le manque de directives de la part du gouvernement et de coordination entre les ONGs, dont il a néanmoins salué le travail. « La vie l’a emporté dans cette population touchée par la mort » a-t-il insisté en citant l’organisation exemplaire des nombreux villages de tentes.
 

Devoir de fidélité envers l’Eglise d’Haïti

Comment ce peuple tient-il debout dans l’épreuve ? D’où vient ce goût de vivre ? Mgr Stenger l’atteste : c’est sa foi et sa confiance en Dieu. « Celles et ceux qui ont participé au travail d’évangélisation n’ont pas à rougir » a-t-il ajouté. S’il ne nie pas que la sensibilité des Haïtiens au discours religieux permet aujourd’hui aux évangéliques d’être entendus, il dément toute forme de superstition chez les Haïtiens et ne doute pas que leur maturité spirituelle aura raison de ceux qui voient dans le séisme une punition divine.

Education des enfants, formation des séminaristes… Mgr Stenger a exprimé un « devoir de fidélité de l’Eglise qui est en France » envers l’Eglise d’Haïti. Plusieurs actions sont en cours ou à venir : des bibles et des bréviaires sont collectés par le Service de la Mission Universelle et stockées chez les Spiritains de Chevilly – Larue ; quatre séminaristes amputés devront prochainement être appareillés ; il manque aussi ce qu’il faut pour célébrer la messe.

Palpable encore il y a un an, le contentieux avec la France est en train de céder face à la générosité des Français : le Cefal a remis la somme de 120.000 euros aux Pères de St-Jacques.
 

Messe à Léogâne avec des accidentés

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Devant le séminaire d’Haïti en ruines

D’autres actions d’Eglise en faveur d’Haïti

Aux côtés du « Pôle Amérique latine » du Service de la Mission Universelle de l’Eglise, de nombreux mouvements et associations d’Eglise sont mobilisés, parmi lesquels le Secours Catholique vis la Caritas Haïti, le CCFD-Terre Solidaire dont le partenaire Chenet Jean-Baptiste, directeur de l’Institut de technologie et d’animation (ITECA) à Haïti sera en France  du 9 au 17 mars mais aussi l’Aide à l’Église en Détresse (AED) qui soutient les 200 séminaristes présents en Haïti.
 

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