Réactions au sondage sur les Français et la famille

A l’occasion du colloque « Familles et Société : quels choix pour demain » (Paris, 1-2 octobre 2011), un sondage sur « les Français et la famille » a été publié le 28 septembre 2011 dans le journal La Croix, en partenariat avec le Conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France. Réactions.
 

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Marie-Odile Durand, chargée d’enseignement à la Faculté de théologie – Université Catholique de l’Ouest à Angers

Le dossier paru dans La Croix m’a beaucoup intéressée, en particulier le sondage. Les 77 % qui souhaitent une famille et un couple stable ne me surprennent pas. L’Université Catholique de l’Ouest, qui propose un cours transversal sur le mariage – « Amour et mariage », fait le plein depuis plusieurs années. C’est vraiment l’aspiration des jeunes et des jeunes couples. Pour faire de ce rêve une réalité, notre société centrée sur l’individu met quelques obstacles sur la route. Le mariage, c’est bien le lieu où il faudrait se décentrer de soi pour que le couple puisse vivre.

Les jeunes couples cherchent plus facilement des aides extérieures et cela de plus en plus. Ce sont souvent les femmes qui font le premier pas. Les mentalités changent doucement dans ce sens : les difficultés dans un couple sont désormais mieux repérées et nommées. On fait davantage appel aux thérapeutes familiaux.

Ce que propose l’Eglise n’est pas encore assez connu par les non-pratiquants réguliers. Les lieux d’écoute paroissiaux ou diocésains se multiplient mais ils ont du mal encore à rejoindre ceux qui en ont besoin. Les équipes « Tandem », qui proposent après le mariage des rencontres régulières entre couples avec un couple aîné, ne sont pas encore assez proposées. C’est pourtant simple. Il faudrait les multiplier, surtout à la naissance du premier enfant car c’est un moment plein d’émotions et de bouleversements mais qui fragilise le couple qui doit s’ouvrir à l’autre. C’est l’apprentissage du don de soi… Les couples plus âgés peuvent accompagner, se rendre disponible, encourager, montrer que cela est possible et surtout riche en Promesse. C’est en étant accompagné que la traversée des difficultés ne devient pas impossible et que le couple peut découvrir la dimension chrétienne.

Certaines préparations au mariage inspirent les mairies dans leur manière de préparer le mariage civil : de plus en plus, les futurs mariés sont reçus avant la cérémonie. Le mariage civil doit être valorisé par l’Église elle-même et non pas considéré comme non important. Le mariage civil est un engagement qui mérite d’être expliqué et réhabilité pour le bonheur des enfants et pour notre société. D’une façon générale, l’Église ne doit pas avoir peur de l’enracinement profondément humain et charnel du mariage. Elle peut, à cet égard, collaborer avec les conseillers conjugaux, thérapeutes familiaux, etc.

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