« La foi recquiert l’abandon », homélie de Benoît XVI à Fatima

En la solennité de Notre Dame de Fatima, jour du dixième anniversaire de la béatification de Jacinta et Francisco, Benoît XVI a célébré une grand messe devant un demi million de fidèles rassemblés sur l’esplanade du sanctuaire

Durant l’homélie, il a d’abord rappelé être « venu à Fatima pour jouir de la présence de Marie et de sa protection maternelle. Je suis venu parce que vers ce lieu converge aujourd’hui l’Eglise pèlerine, voulue par son Fils comme instrument d’évangélisation et sacrement du salut. Je suis venu pour prier, avec Marie et tant de pèlerins, pour notre humanité affligée par des détresses et des souffrances…et pour confier à sa protection maternelle les prêtres, les personnes consacrées, les missionnaires et tous ceux qui œuvrent pour rendre la Maison de Dieu accueillante et bienfaisante ».

« En entendant les innocentes et profondes confidences mystiques des petits bergers de Fatima, certains pourraient manifester de l’envie parce que eux ils ont vu », ou protester pour ne pas avoir vu. A ceux ci le Pape dit: « L’Ecriture nous invite à croire. Heureux ceux qui croient sans avoir vu », rappelle Jean. Oui, « Dieu peut nous rejoindre, en s’offrant à notre vision intérieure. Qui plus est, cette lumière dans l’âme des jeunes bergers, qui provient de l’éternité de Dieu, est la même qui s’est manifestée à la plénitude des temps et qui est venue pour tous, le Fils de Dieu fait homme… C’est pourquoi notre espérance a un fondement réel, Jésus de Nazareth… La foi en Dieu ouvre à l’homme l’horizon d’une espérance certaine qui ne déçoit pas. Elle indique un fondement solide sur lequel appuyer, sans peur, toute son existence. La foi requiert l’abandon, plein de confiance, entre les mains de l’Amour qui soutient le monde ».

Les pastoureaux de Fatima « ont fait de leur vie une offrande à Dieu et l’ont partagée avec les autres par amour de Dieu…

Qui pense que la mission prophétique de Fatima est achevée se trompe….

L’homme a pu déclencher un cycle de mort et de terreur, mais il ne réussit pas l’interrompre. Dans l’Ecriture, il apparaît fréquemment que Dieu est à la recherche des justes pour sauver la cité des hommes et il en est de même ici, à Fatima, quand Notre Dame demande: Voulez-vous vous offrir à Dieu pour prendre sur vous toutes les souffrances qu’il voudra vous envoyer, en réparation des péchés par lesquels il est offensé, et en intercession pour la conversion des pécheurs? A la famille humaine, prête à sacrifier ses liens les plus saints sur l’autel de l’égoïsme mesquin de la nation, de la race, de l’idéologie, du groupe, de l’individu, notre Mère bénie est venue du Ciel pour mettre dans le cœur de ceux qui se recommandent à Elle, l’amour de Dieu qui brûle dans le sien ».
En conclusion, Benoît XVI a souhaité que « les sept années qui nous séparent du centenaire des Apparitions hâtent le triomphe annoncé du Cœur immaculée de Marie à la gloire de la Sainte Trinité ».

Depuis la Passion de Jésus, dans toute souffrance humaine est entré quelqu’un qui partage la souffrance et la patience

Après cette messe, le Pape s’est adressé à tous les malades:  » Depuis la Passion de Jésus, « dans toute souffrance humaine est entré quelqu’un qui partage la souffrance et la patience. De là se répand dans toute souffrance la consolation de l’amour participant de Dieu… Avec cette espérance au cœur », il est possible de « dépasser la sensation d’inutilité de la souffrance qui consume la personne au plus profond d’elle-même et la fait se regarder comme un poids pour les autres, alors qu’en vérité, la souffrance, vécue avec Jésus, sert au salut des frères… Plutôt que de s’attarder à expliquer les raisons de la souffrance, le divin Maître a préféré appeler chacun à le suivre, en disant: Prends ta croix et suis-moi. Viens avec moi. Prends part, avec ta souffrance, à cette œuvre du salut du monde, qui se réalise à travers ma souffrance, par le moyen de ma Croix. Au fur et à mesure que tu embrasses ta croix en t’unissant spirituellement à ma Croix, se révélera à tes yeux le sens salvifique de la souffrance. Tu trouveras dans la souffrance la paix intérieure et même la joie spirituelle ».

Enfin le Saint-Père a recommandé aux malades de confier à Jésus « toutes leurs contrariétés et leurs peines pour qu’elles deviennent, selon son dessein, des outils de rédemption pour le monde. Vous serez rédempteurs dans le Rédempteur » près de la Croix au pied de laquelle se trouvait la Mère de Jésus, notre Mère.
Benoît XVI a alors salué la foule en plusieurs langues avant de se rendre sur la tombe de Jacinta et Francisco, en la basilique du sanctuaire de Fatima.

Extrait du VIS (Vatican Information Service) du 13 mai 2010
 

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