Une maison où mûrir le désir de devenir prêtre
Rupture avec toute activité antérieure, y compris ecclésiale ; pas de téléphone portable ni d’accès à Internet sur place, une part mineure de l’emploi du temps consacrée à des cours (assortis d’exposés) sur l’Ecriture sainte ou les auteurs spirituels pour ne pas y engloutir son énergie et ses capacités… « Dans une maison, avant de construire les étages, il faut assurer les soubassements. L’année vécue ici est une année de fondation spirituelle. Le jeune apprend à fonder sa vie sur le Christ en se déterminant à devenir vraiment son disciple. C’est un temps de désert : on se met en retrait afin d’être disponible pour la prière, la rencontre, l’étude », explique le père de Rubercy, par ailleurs responsable du Service diocésain des vocations.
Une petite vie d’Eglise
Ces expériences sont enrichies d’autres temps forts (Semaine Sainte en abbaye, retraite de 30 jours selon les Exercices de Saint Ignace en mai…), de soirées avec des prêtres et de dimanches passés en commun sur des lieux de pèlerinages. Tout ce qui se vit dans la maison est préparé et évalué. Chacun bénéficie de l’écoute et du soutien d’un père spirituel qu’il rencontre chaque semaine.
« De ce chemin a pu éclore une vraie décision et c’est avec joie que je demande aujourd’hui à entrer au séminaire… », témoignait Daniel, en juillet dernier. Parmi ses 70 condisciples, certains ont repris la vie active ou des études, d’autres se sont mariés. L’un d’entre eux est devenu moine. Mais plus de la moitié poursuivent la route vers la prêtrise. Et deux d’entre eux, Marc-Olivier et Gaël, ont été ordonnés prêtres en juin 2009.
Dès son arrivée dans le diocèse, en 2001, Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles, a souhaité renouveler le concept de l’ancienne Maison Saint Jean-Baptiste. Il s’est appuyé sur sa propre expérience d’ancien supérieur (1984-1990) de la maison Saint-Augustin, à Paris. Aujourd’hui, avec la maison Madeleine Delbrêl à Neuilly, dans le diocèse de Nanterre, ce sont trois lieux, qui, en Ile-de-France, permettent d’accueillir des jeunes ayant entendu un appel, dans une étape préliminaire à leur entrée au séminaire.