Regard sur l’Année sacerdotale à l’approche de sa clôture

10 000 prêtres, dont 750 Français, gagneront Rome pour la clôture de l’Année sacerdotale, du 9 au 11 juin 2010. Une année vécue avec joie par les prêtres et les catholiques invités à redécouvrir et raviver la conscience du don de Grâce que le ministère ordonné représente.
« Etre prêtre est une belle vie, un beau ministère, j’aimerais qu’on le redécouvre. » L’Année sacerdotale prend fin le 11 juin (voir encadré). Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin, et président de la Commission épiscopale pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale, espère pourtant que l’élan impulsé se prolonge au-delà de la clôture. « J’aimerais qu’une telle année continue de susciter des vocations, qu’elle donne le goût aux jeunes de poursuivre ou commencer une telle vocation. »

En France, les chrétiens se sont emparés de cet événement lancé par Benoît XVI le 19 juin 2009. On dénombre une multitude d’initiatives organisées sur douze mois dans les diocèses. Soirées de témoignages, temps de formation, pèlerinages, spectacles… Autant de propositions auxquelles a pris part l’ensemble du « peuple de Dieu » : prêtres, laïcs en mission ecclésiale, paroissiens. « Cela a été un grand moment, se réjouit Mgr Giraud, évoquant le rassemblement ayant eu lieu dans son diocèse à la Pentecôte. Les participants ont découvert leurs prêtres autrement. Ils les ont écoutés parler de leur vie personnelle, spirituelle et missionnaire. Ils ont pu percevoir les différentes facettes des prêtres, leur histoire, leur mystère vocationnel. »
 

Se recentrer sur l’essence du ministère de prêtre

Il est évidemment trop tôt pour dresser un bilan et évoquer les fruits d’une telle année. Il reste que cette Année sacerdotale a été vécue avec joie. « Elle a revivifié mon appel, ravivé ce don reçu, se réjouit le Père Jean Pelletier, prêtre du diocèse d’Angers depuis seize ans. Dans notre quotidien, il y a une espèce de fatigue liée à notre rythme de vie soutenu, à l’accompagnement de personnes et parfois à leur fermeture à la Parole de Dieu. Cette année m’a permis de me ressourcer. » Bien entendu, chaque prêtre a traversé personnellement cet événement. L’Année sacerdotale s’est toutefois présentée comme un temps propice à la relecture de son ministère et de sa propre vie relationnelle et spirituelle. « Cette Année nous oblige à nous redire ce qui est l’essence de notre ministère : prendre le temps de l’intimité avec le Christ par la prière, célébrer l’eucharistie, porter notre attention par un accompagnement spirituel à ceux qui nous sont confiés, » précise le P. Pelletier. L’Année sacerdotale a ainsi mis l’accent sur la dimension sacerdotale du ministère presbytéral. Elle a convié à repartir du Prêtre qu’est le Christ. « Les prêtres sont « établis en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu »*, rappelle Mgr Giraud. Ils ont redécouvert une participation spéciale au sacerdoce du Christ rappelée dans la déclaration conciliaire Presbyterorum ordinis. Ils auront mieux perçu qu’il fallait d’abord servir le Christ et faire tendre son Église vers Dieu le Père. »

* Presbyterorum ordinis n°3
 

Témoigner d’une espérance pour le ministère de prêtre

Lorsqu’il a convoqué cette Année sacerdotale en juin 2009, Benoît XVI a témoigné de sa préoccupation de « promouvoir un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui ». Il était sûrement très loin de penser que cette Année sacerdotale -et la problématique des vocations qu’elle rejoint- serait bousculée par les scandales de pédophilie au sein de l’Église catholique. « Cette période a été très douloureuse pour les prêtres, explique le Père Eric Poinsot, directeur du Service national des vocations. Nous avons été très affectés et bouleversés par ces scandales. » C’est dans ce climat tendu que le Service des vocations a lancé sa campagne nationale en avril 2010. L’opération réussit à présenter les prêtres sous un autre aspect que celui du scandale. « La campagne a été l’occasion de donner la parole à des prêtres dans de nombreux et différents médias, note le P. Poinsot. La campagne rend compte de ce qui nous anime. Dans la société, il y a une attente vis-à-vis de l’Église. Quand elle parle à hauteur d’homme, sans arrogance et sans prétention, elle est bien perçue. Jésus nous a demandés de témoigner de notre espérance, nous sommes des semeurs. La campagne nous a permis de dire : « Nous ne sommes pas anéantis, nous croyons au ministère de prêtre».
 

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