Les chrétiens rattachés à l’Eglise romaine et au Pape sont minoritaires en Orient par rapport aux Eglises orthodoxes, sauf au Liban (les maronites représentent 70 % des chrétiens) et en Irak (80 % des chrétiens).
1. L’Eglise Maronite
Les maronites sont répartis essentiellement au Liban avec une diaspora très importante de près de la moitié des fidèles. Créée à partir du couvent de Saint Maron (Apamée, Syrie), une petite communauté monastique syrienne s’installe au Ve siècle dans la montagne libanaise pour fuir l’hostilité des monophysites. Les croisades permettent aux maronites de sceller leur union avec Rome (1182).
L’Eglise maronite est la seule Eglise orientale catholique qui n’est pas issue d’une dissidence d’une Eglise orthodoxe. En 1860, lors de massacres de maronites, ceux-ci ont fait appel au Pape pour qu’il intervienne, mais c’est la France qui a répondu et conduit l’Empire ottoman à reconnaître l’autonomie du pays. Le système politique confessionnel libanais débouchera sur deux guerres civiles sanglantes (1958 et 1975-1989) qui aboutiront aux accords de Taëf (1989). Ces accords, ont réduit les pouvoirs du Président (chrétien maronite) au profit de ceux du Premier ministre (musulman sunnite) et du Président de l’assemblée parlementaire (musulman chiite). L’Eglise, la hiérarchie religieuse et les ordres monastiques jouent un grand rôle économique et politique.
- Effectif (en 2006) : 3.112.000 (dont deux tiers en diaspora)
- Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient des Maronites (résidence : Bkerké, siège : Dimane, Liban): Nasrallah Cardinal Sfeir (1920, élu en 1986)
2. L’Eglise grecque-catholique ou melkite
Cette Eglise naît en 1724 de la scission de l’Eglise melkite qui regroupait les chrétiens de
rite byzantin des patriarcats d’Antioche, d’Alexandrie et de Jérusalem fidèles au
concile de Chalcédoine, lorsqu’un catholique fut élu patriarche d’Antioche par les chrétiens de Damas. On trouve des melkites dans tous les pays du Proche et Moyen-Orient, ils sont majoritaires parmi les catholiques en Syrie et en Israël.
- Effectif (en 2006) : 1.350.200 (dont deux tiers en diaspora, 420.000 au Brésil)
- Patriarche grec-melkite catholique d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem (siège: Damas, Syrie, depuis la cession d’Antioche par la France à la Turquie): Grégoire III Lahham (1933, élu en 2000)
3. L’Eglise chaldéenne catholique
L’Eglise chaldéenne est répartie surtout en Irak où elle majoritaire parmi les chrétiens (87% des 80% de catholiques). Dès le XIIIe siècle, sous l’impulsion de missionnaires dominicains et franciscains, de nombreux évêques assyriens se convertissent au catholicisme. Au fil du temps, l’Eglise chaldéenne (ainsi nommée depuis 1830) attire une majorité d’Assyriens. Les Chaldéens ont eu à souffrir de nombreuses persécutions qui firent des dizaines de milliers de victimes à la fin de la Première Guerre mondiale en Turquie.
- Effectif (en 2006) : 351.000 (dont 190.000 en Irak, la diaspora est principalement répartie en France, Suède, Etats-Unis et Australie)
- Patriarche chaldéen de Babylone (siège: Bagdad, Irak): Emmanuel III (Emmanuel-Karim Delly) (1927, élu le 3 décembre 2003).
4. L’Eglise copte catholique
Elle regroupe la grande majorité des catholiques d’Egypte (77% des 2,5% de catholiques du pays). La naissance d’une Eglise copte catholique ne s’est concrétisée qu’après les missions de capucins et franciscains en Egypte au XVIIe siècle. En 1895, le vicariat apostolique devient patriarcat.
- Effectif (en 2006) : 265.500
- Patriarche copte d’Alexandrie (siège: Le Caire, Egypte) : Antonios Naguib (1935, élu en 2006)
5. L’Eglise arménienne catholique
Cette Eglise, devenue catholique pendant les croisades, est ralliée à Rome depuis 1635 quand elle est constituée en patriarcat. Le génocide arménien de 1915 perpétré par les Turcs a également concerné les catholiques arméniens.
- Effectif (en 2006) : 375 000 dont une très large majorité en diaspora (Etats-Unis, Canada, Europe dont 30 000 en France, Australie, Argentine, etc)
- Patriarche arménien de Cilicie (siège: Beyrouth, Liban): Nersès Pierre XIX (1940, élu en 1999)
6. L’Eglise syrienne catholique
Cette Eglise, établie en patriarcat depuis 1783 et reconnue par le pape Pie VI (des tentatives antérieures eurent lieu dès 1656), ne représente que 12 % des catholiques de Syrie. Elle a aussi souffert des massacres perpétrés en Turquie contre les chrétiens à la fin de la Première Guerre mondiale.
- Effectif (en 2006) : 132.000
- Patriarche d’Antioche des Syriens (siège: Beyrouth, Liban): Mar Ignazio Youssef III Younan (1944, élu en 2009)
7. L’Eglise catholique de rite latin
Fondé en 1099, dans le contexte des Croisades, le Patriarcat latin a été restauré en 1847. Il englobe sous sa juridiction la Terre Sainte, le Liban, Chypre et la Jordanie (où ils constituent la majorité des catholiques). Le processus d’arabisation du patriarcat a été couronné en 1987 par l’élection d’un patriarche palestinien.
- Effectif (en 2003) : 85.000
- Patriarche latin de Jérusalem (siège : Jérusalem) : SB Mgr Mgr Fouad Twal (1940, a succédé à Mgr Michel Sabbah en 2008, dont il était le coadjuteur depuis deux ans).