L’Église catholique au Cameroun

L’épiscopat au Cameroun
(mars 2009)
Le Cameroun comprend 24 diocèses :

Yaoundé (Archidiocèse) : Mgr Simon-Victor Tonyé Bakot
Bafia (Diocèse) : Mgr Jean-Marie Benoît Balla
Ebolowa (Diocèse) : Mgr Jean Mbarga
Kribi (Diocèse) : Mgr Joseph Befe Ateba
Mbalmayo (Diocèse) : Mgr Adalbert Ndzana
Obala (Diocèse) : Mgr Jérôme Owono-Mimboe
Douala (Archidiocèse) : Cardinal Christian Wiyghan Tumi
Bafoussam (Diocèse) : Mgr Joseph Atanga (Jésuite)
Edéa (Diocèse) : Mgr Jean-Bosco Ntep
Eséka (Diocèse) : Mgr Dieudonné Bogmis
Nkongsamba (Diocèse) : Mgr Dieudonné Watio
Bamenda (Archidiocèse) : Mgr Cornelius Fontem Esua
Buéa (Diocèse) : Mgr Emmanuel Bushu
Kumbo (Diocèse) : Mgr George Nkuo
Mamfe (Diocèse) : Mgr Francis Teke Lysinge
Bertoua (Archidiocèse) : Roger Pirenne (né en Belgique)
Batouri (Diocèse) : vacant
Doumé-Abong’ Mbang (Diocèse) : Mgr Jan Ozga
Yokadouma (Diocèse) : Mgr Eugeniusz Juretzko (OMI, né en Pologne)
Garoua (Archidiocèse) : Mgr Antoine Ntalou
Maroua-Mokolo (Diocèse) : Mgr Philippe Albert Joseph Stevens (né en Belgique)
Ngaoundéré (Diocèse) : Mgr Joseph Djida (OMI)
Sangmélima (Diocèse) : Christophe Zoa
Yagoua (Diocèse) : Mgr Barthélemy Yaouda Hourgo
Le nonce est Mgr Eliseo Antonio Ariotti (né en Italie)
 

Yaoundé, pôle de la formation religieuse en Afrique

CAMEROUN : YAOUNDE : FOYER DE L'ESPERANCE POUR L'ACCUEIL D'ENFANTS DES RUES HEBERGEMENT, FORMATION, PETITS JOBS... - INSTITUT CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE: SA CHAPELLE

Plus de cent congrégations religieuses sont présentes aujourd’hui dans la ville de Yaoundé, dont 75 sont des congrégations féminines et 25 des congrégations masculines.
Depuis l’ouverture en 1991 de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC), la seule sur le continent à cette date, les congrégations religieuses se sont groupées à Yaoundé pour assurer une partie de la formation de leurs nouveaux membres.
Comment expliquer ce choix ? Sans doute est-ce parce que Le Cameroun est l’un des pays d’Afrique où la paix sociale est la mieux assurée. Et la population locale à Yaoundé y est en majorité catholique. Mais il y a surtout la présence de L’Université catholique qui est composée de facultés de théologie et de philosophie ainsi que d’une faculté de Sciences sociales et de gestion, tenue par les jésuites, et une Ecole supérieure d’infirmiers. Autour d’elle se sont construites des institutions complémentaires comme l’Institut de théologie et de pastorale (ITPR) destiné à des religieux et des religieuses qui ne visent pas un titre académique supérieur.

Nombreux sont les noviciats qui profitent les uns des autres pour assurer ce qu’on appelle un ‘internoviciat’ avec des cours et des sessions, très précieux pour les congrégations ne comptant qu’une ou deux novices.
Dans la banlieue de Yaoundé, à Ngoya, une Ecole supérieure de théologie, appelée l’Ecole Saint Cyprien, en passe de devenir Faculté, offre une formation complète, maîtrise comprise, à 300 scolastiques d’une douzaine de congrégations missionnaires masculines.

L’équivalent pour la philosophie se trouve à proximité de l’université. Les jeunes religieux demeurent dans des campus qui se trouvent à proximité les uns des autres.
Cette présence religieuse multiple permet des initiatives de toute sorte, comme ce ‘groupe de spiritualité ignatienne’ qui donne un cours d’initiation à l’accompagnement et au discernement (IAD) à raison d’une rencontre par mois pendant deux ans. Les laïcs en profitent également tant comme étudiants que comme formateurs, grâce au mouvement des ‘Communautés de vie chrétienne’ (CVX).
Citons encore l’Ecole de formation des futurs formateurs qui réunit une trentaine de religieux et religieuses à raison de deux mois pendant deux ans. Ces congrégations sont constituées de membres venant de tous les continents, y compris d’Asie et d’Amérique Latine, vivant déjà un climat de mondialisation. On assiste à une véritable effervescence religieuse qui prépare l’avenir de la vie consacrée en Afrique.

Eric de Rosny, sj. Missionnaire au Cameroun
 

Un avenir fait de dialogue avec l’Islam

Nous vivons actuellement un passage d’un islam traditionnel et confrérique à un islam réformiste et militant où le courant wahhabite et de la da’wa deviennent la vitrine de la communauté musulmane.
Des facteurs ont préparé ce passage : la réinterprétation du modèle de réforme sociale et islamique lancée par Ousmân Dan Fodio.
Le rétablissement des liens avec le monde arabe à partir de 1970.
L’influence permanente de l’islam voisin du Nigeria. Le travail actif, depuis près de 30 ans, du courant wahhâbite appuyé par l’Arabie Séoudite et de la da’wa islamique pour rénover, purifier et contrôler l’islam dans la région.

Tout cela se traduit aujourd’hui par une pratique religieuse grandissante, la construction de mosquées avec sonorisation moderne, la réorganisation et la rénovation de l’enseignement islamique, le recours à la presse, radio,TV, la multiplication des œuvres sociales ou d’assistance médicale.
Dans la vie sociale et familiale s’exercent de nombreuses pressions.
Des musulmans refusent de manger avec des non musulmans ou de manger la viande d’un animal égorgé par un chrétien.
Les musulmans épousent des chrétiennes mais refusent que leurs filles épousent des chrétiens.
Pour ce qui est de l’emploi, des pressions s’exercent pour que les non musulmans s’islamisent.
Idem pour certains élèves qui logent en ville chez des tuteurs musulmans.
Que de tracasseries et de blocages pour avoir les titres fonciers de paroisses ou chapelles des communautés de base !
La convivialité entre musulmans et chrétiens est bel et bien menacée.

(Pentecôte sur le monde, janvier-février 2009)

Semeurs de réconciliation

Dans des quartiers multiethniques de Yaoundé où une majorité de jeunes sont au chômage, accueillir les gens leur permet de raconter leur vie et consolide leur foi.

Le P. Nicolas Noah explique : « Leurs problèmes les plus lourds sont liés : pauvreté et sorcellerie. La plupart viennent des villages et y restent très attachés. D’où de nombreux blocages que les nouvelles difficultés rencontrées en ville accentuent. Avec les prêtres du secteur, nous analysons ces faits et cherchons, avec l’appui de laïcs compétents, à trouver une même ligne pastorale : impossible de mélanger foi en Jésus Christ et pratiques occultes. Autour de l’église St-Pierre (600 places) les communautés travaillent en commissions : liturgie, Légion de Marie Jeunes, Epheta, Joc, Jec, Cercles de réflexion, Cop’Monde, catéchèse. Des hommes de Droit bénévoles interviennent pour régler problèmes de justice et de mariage. Ce rush spirituel, est-ce un engouement refuge ? Non. Beaucoup s’engagent dans les Fraternités et les Associés. Ils veulent ainsi faire face aux sectes qui attirent les plus vulnérables et les exploitent. Nous essayons d’être présents dans les quartiers en visitant les familles. »

(Pentecôte sur le monde, janvier-février 2009)