Saint Vincent de Paul, la charité en parole et en oeuvres
1617 est l’année décisive. Sur leurs terres, à Folleville, le jeune prêtre prend conscience de la pauvreté spirituelle et organise des réunions pour annoncer Jésus-Christ. A Chatillon-sur-Chalaronne, un petit bourg proche de Lyon, il découvre la pauvreté matérielle et organise des « Compagnies de la charité » pour venir en aide aux nécessiteux et aux malades. Nous sommes en 1617. Sa vocation est en train de s’affirmer. De retour à Paris, il visite les galériens, intervenant pour qu’ils soient traités plus humainement. En 1619, il est nommé aumônier général des galères mais ce sont tous les malheureux des campagnes qui le hantent.
Malfaim de la parole de Dieu
Avec d’autres prêtres qui s’engagent pour le salut de ce peuple qui « périt maintenant de malfaim de la parole de Dieu », il organise des missions. La Congrégation de la Mission est établie. Ce sont ces missionnaires humbles – la simplicité est la première qualité demandée – et ardents qui se rendent dans les régions dévastées par la guerre de Trente ans (1618-1648). Sur ces champs de bataille, Vincent envoie également des Filles de la Charité : « Les hommes vont à la guerre pour tuer les hommes ; et vous, vous allez à la guerre pour réparer le mal qu’ils y font », leur dit-il. De son côté, il plaide pour la paix avec l’Espagne auprès de Richelieu, de la même manière qu’il tente une médiation pendant la Fronde avec Mazarin.
Au cœur de ce siècle violent, il apporte la douceur de la compassion. Face à l’étendue des besoins, pragmatique, il organise un service de visites aux malades, crée une œuvre pour les enfants trouvés, achète une maison pour loger des mendiants, tout en trouvant le temps de participer à la réforme religieuse, de créer en 1628 « l’Oeuvre des ordinants », point de départ des séminaires en France et en 1633 les « Conférences du mardi » pour la formation permanente des prêtres, et d’ouvrir son regard sur l’étranger (missions d’Alger en 1646, de Madagascar en 1648, de Pologne en 1651). L’apôtre de la charité meurt le 27 septembre 1660.