« Casser les préjugés et les barrières » , interview du lauréat du prix kaléidoscope
Jean-Marc Descamps a reçu son prix le 7 janvier 2010 à la maison de la Conférence des évêques de France à Paris lors d’une projection interne. Il a répondu à nos questions sur l’origine de son œuvre, sa joie d’avoir reçu le prix et ses futurs projets.
Quelle est l’origine du film Arielle ?
J’avais réalisé un documentaire sur les enfants sourds, intitulé ‘Sourds et musiciens’ pour casser le préjugé du ‘sourd et muet’, expression qui a la peau dure. J’avais filmé six enfants de 6 à 8 ans – dont mon fils qui est sourd – qui s’épanouissaient en chantant, dansant et jouant de la musique. Je souhaitais également réaliser un long-métrage sur une sourde qui rêvait de voler, qui aurait pour titre ‘Le vent du large’. En attendant d’en avoir les moyens, j’ai réalisé le court-métrage ‘Arielle’, dont l’héroïne rêve de devenir danseuse professionnelle. La différence est une richesse. Je veux ouvrir la porte du ghetto des sourds, entre ceux qui parlent et ceux qui signent, casser les préjugés et les barrières.
Pourquoi avez-vous souhaité participer à Kaléidoscope ?
Mon ami Marcel Dumoulin de Nantes m’a envoyé une inscription à ce festival. J’ai cherché à inscrire mon film Arielle à de nombreux festivals où il ne trouvait pas sa place. J’ai été ravi d’être sélectionné, et plus encore de gagner le prix. Avoir un enfant sourd m’a appris à développer ma foi. Je suis catholique et je pratique un peu, j’ai découvert la foi grâce à mon fils.
Ce festival offre une autre image que l’image ringarde des catholiques représentés par le film ‘La vie est un long fleuve tranquille’ et la chanson ‘Jésus revient’ de Patrick Bouchitey. Je suis content d’avoir ce prix car cela me permet de participer à ce changement de regard sur l’Eglise.
Quels sont vos projets ?
Je vais réaliser un documentaire sur des jeunes lillois partis aider des paysans au Nigéria dans le cadre d’un projet solidaire. La société Saint-Vincent-de-Paul souhaite également réaliser un film documentaire sur leurs activités et leurs bénévoles.
– Arielle de Jean-Marc Descamps, prix kaléidoscope
– L’oiseau de Samuel Yal, prix de la catégorie 13 minutes
– Eugène d’Alexandre Hilbert, prix de la catégorie 7 minutes et clip
– Au cœur de la rue de Marc-Emmanuel Febvret, prix de la catégorie Espoir.