A Rome, la communauté française accueille les pèlerins

La communauté française est mobilisée pour accueillir les 20.000 pèlerins francophones présents à Rome pour la canonisation des papes Jean-Paul II et Jean XXIII, dimanche 27 avril 2014. Au séminaire pontifical français et dans les 5 églises françaises, ils animent un parcours autour de la sainteté.
 

Père Martin, coordinateur à Saint-Louis-des-Français

35 ans, prêtre du diocèse de Lyon, étudiant en doctorat sur l’ecclésiologie de Henry Newman, chapelain de Saint-Louis-des-Français.

Avec la vingtaine de jeunes prêtres francophones venus faire des études, le Père Martin participe à l’animation de la paroisse française de Rome. Ouverte sans interruption pour ces jours exceptionnels, il explique que l’église sera divisée en 3 parties : « Celle des Caravage (1571- 1610) », dont les trois tableaux attirent chaque année 150.000 touristes, « une partie plus silencieuse », avec des prêtres à la disposition des pèlerins pour dialoguer et/ou recevoir le sacrement de réconciliation, et la dernière, « réservée aux offices avec laudes, vêpres et trois messes par jour ! » Trois catéchèses sont proposées par Mgr François Bousquet (recteur de Saint-Louis-des-Français), Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval, et Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Basse-Terre. « En ouvrant le Concile Vatican II, Jean XXIII a permis la réflexion sur l’appel universel à la sainteté, précise le P. Martin. Le pape Jean-Paul II, avec 1400 béatifications et près de 500 canonisations, a été celui qui a présenté la sainteté sous des jours très différents ». Pour lui-même, c’est la figure du « mendiant céleste » Benoît Labre (1748 -1783), canonisé en 1881, qui logea ici, dans la salle d’accueil des pèlerins – aujourd’hui le réfectoire – et qui est enterré à Santa Maria dei Monti. Le « clochard de Dieu » français a beaucoup marqué les Romains : « Il incarne l’homme qui veut faire de sa vie un pèlerinage. Il y a autant de façons d’être saint que de façons de vivre » conclut-il.
 

Hervé, guide au séminaire français

30 ans, séminariste du diocèse de Nantes, à Rome depuis 2012 pour se former en théologie.

A Rome, les séminaristes font guides ! Comme l’explique Hervé, cette dimension pastorale de leur formation est l’occasion pour eux de dévoiler le patrimoine spirituel de la ville et de témoigner de leur vocation auprès des visiteurs. « Pour moi, faire découvrir par la beauté quelque chose de notre foi est une grâce particulière » reconnaît l’ancien professeur d’Histoire-Géographie. Le Pape François suscite aussi de nombreuses questions. Lors de la messe d’ordination de Mgr Speich, nommé nonce au Ghana, le Pape a salué les séminaristes français. « Une expérience spirituelle fondatrice » estime-t-il. A l’occasion de la canonisation, le séminaire exposera les souvenirs de la visite en ses murs de Jean-Paul II en 1981 et diffusera l’enregistrement de l’homélie – en français – prononcée à l’époque. « C’est un témoignage fort » souligne le séminariste qui se souvient du pape polonais à Sainte-Anne d’Auray et lors d’audiences à Rome. Commencé au séminaire par Jean XXIII, le Journal de l’âme – des carnets intimes – s’inscrira dans la réflexion sur la sainteté proposée par la communauté française de Rome. Avec la dizaine de séminaristes présents ce week-end, il veut vivre l’accueil des pèlerins « dans l’écoute », pour que cette maison soit « un lieu de rencontres et d’échanges ». Une centaine de prêtres et d’évêques sera d’ailleurs logée au séminaire. Dans ce lieu « d’art et d’histoire », les visiteurs pourront aussi admirer les mosaïques de Rupnik, dans la chapelle et le réfectoire (photo), réalisées tout récemment.

 

Philippe, bénévole à Saint-Louis-des-Français

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52 ans, laïc, marié et père de 5 enfants, vit à Rome depuis 7 ans. Membre de l’équipe d’animation liturgique, il fait partie du conseil pastoral et assure la trésorerie du centre d’accueil en lien avec la paroisse Saint-Louis-des-Français.
Faire cohabiter des pèlerins souhaitant vivre le sacrement de réconciliation et des touristes amateurs des oeuvres du Caravage, c’est le défi que compte relever Philippe, avec une vingtaine de paroissiens de Saint-Louis-des-Français. Il s’appuie sur l’expérience acquise lors de la béatification de Jean-Paul II, préparée en seulement 3 mois. « C’est une grande joie de se retrouver en Eglise pour l’accueil des pèlerins français et francophones à Rome » se réjouit-il. Particulièrement lié à Jean-Paul II par ses origines polonaises, il sent que ce projet est porteur d’un message d’évangélisation. Pour se préparer spirituellement, les bénévoles se rassemblent une fois par mois pour un « parcours autour de la sainteté ». Attaché à la famille, il aime la figure de saint Joseph. Oblat du monastère bénédictin de Saint-Wandrille, il cite saint Benoît. Sans oublier sainte Thérèse de Lisieux et sainte Rita. Pour autant, vivre sa foi à Rome ne semble pas si simple. « Il y a beaucoup de passage » explique-t-il. A Saint-Louis des Français, Philippe, qui a déjà connu trois recteurs, sait qu’il faut trouver un équilibre entre l’accueil des pèlerins et l’animation de la vie paroissiale.
 

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