Le Synode 2018 sur les jeunes et la foi est lancé
Les évêques du monde entier se réuniront pour le Synode sur « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel », en octobre 2018, à Rome. D’ici là, les jeunes sont invités par le pape François à s’exprimer. Le Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations (SNEJV) a rassemblé 300 acteurs de ses réseaux pour une journée de travail, le 9 mars, à Paris. Principal défi : recueillir la parole des jeunes aux périphéries.
« Ecoutez ce cri qui monte du plus profond de vous » a dit le pape François aux jeunes, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie (Pologne), en juillet 2016. « L’Eglise même désire se mettre à l’écoute de votre voix, de votre sensibilité, de votre foi ; voire de vos doutes et de vos critiques » détaille-t-il dans sa Lettre aux jeunes.
Les différents interlocuteurs du SNEJV ont largement répondu présents à la rencontre qui s’est tenue dans la grande crypte de Saint-Honoré d’Eylau, à Paris (16e). Parmi les aumôniers d’étudiants, responsables des vocations, membres de congrégations, de communautés ou de mouvements d’Eglise, des jeunes et un peu moins.
Responsable de la section Jeunes et des Journées Mondiales de la Jeunesse au Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie (Saint-Siège), le Père Joao Chagas, a pu apporter son éclairage sur les enjeux de ce synode pour l’évangélisation des jeunes.
A ses côtés, Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, président du Conseil pour la Pastorale des enfants et des jeunes, a témoigné de l’implication des jeunes dans le synode diocésain actuellement en cours. Il a notamment comparé la pédagogie synodale à celle d’un « mini concile », faisant partie intégrante de la culture de participation de l’Eglise.
L’assemblée a aussi écouté l’analyse d’Oranne de Mautort (Service National Famille et Société) sur le double Synode sur la Famille (2014 et 2015). L’après-midi, une démarche dans l’esprit synodal était proposée.
Que l’Eglise fasse confiance aux jeunes
En responsabilité pour la Pastorale étudiante du diocèse de Rouen, Eugénie a bien entendu, à Cracovie, l’appel du Pape à contrer « la culture du divan ». Mais elle ajoute attendre du synode « que l’Eglise fasse confiance aux jeunes ».
Pour le pape François, les jeunes sont un puissant « levier de transformation » de la société, assure le P. Chagas. « Ils apportent une vision. Ils peuvent contribuer à la vie de l’Eglise et du monde ».
Dans le contexte de la « culture du provisoire » – pour reprendre les mots de Sœur Nathalie Becquart, xavière, directrice du SNEJV – la pastorale des jeunes est « un laboratoire pour l’Eglise ». Et Mgr Moutel de renchérir : « Il ne faut pas chercher à reproduire ce qui a marché avant ».
La demande du pape François d’aller rejoindre tous les jeunes, même les plus éloignés de l’Eglise et sans oublier ceux « contraints de fuir leur pays natal », est-elle mission impossible ?
Pas de réponse-miracle à cette question récurrente chez les participants – qui devaient formuler deux convictions et une interrogation – mais une autre, celle de Marie à l’ange Gabriel – « Comment cela va-t-il se faire ? » (Luc 1, 34) – et sa posture, celle de la confiance.
Car les délais sont courts : les questionnaires complétés sont attendus pour le 14 juillet prochain. Le SNEJV rendra sa copie à Rome – une synthèse nationale – courant octobre. L’Instrumentum Laboris, destiné aux évêques, sera alors publié au printemps 2018.
En conclusion de la journée, le Père Chagas a voulu rassurer les Français. Ils sont « à l’avant-garde » et la contribution de la France est « précieuse ».