Ouverte le 20 mars dernier, l’année saint Amadour culminera les 25 et 26 août 2016, avec la réinstallation des reliques du fondateur en son sanctuaire. Par Anne Belprune.

« 2016, c’est le début de la résonance du message de Rocamadour pour notre pays et pour l’Europe : l’annonce d’une Espérance ferme comme le roc », écrit le P. Ronan de Gouvello, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Rocamadour, dans son édito de février dernier. Une belle et ample démarche de pèlerinages anime l’ensemble du site en cette année du 850^e anniversaire de la découverte du corps de saint Amadour, fondateur du sanctuaire, qui coïncide avec le Jubilé de la Miséricorde.

En 1166, le corps d’un homme parfaitement conservé est découvert. Les villageois reconnaissent immédiatement saint Amadour, l’ermite amoureux de la Vierge, qui a développé sur place le culte et le pèlerinage marial. Son corps est vénéré jusqu’aux guerres de religion au cours desquelles il est en grande partie brûlé. Les reliques sont recueillies et exposées aux fidèles, avant d’être remisées au cours des années 60. « Rocamadour reçoit plus d’un million six cent mille touristes chaque année. Dès son arrivée en 2005, le P. Ronan de Gouvello a souhaité redéployer le rayonnement spirituel du site. Lorsqu’il retrouve les reliques de saint Amadour, il projette de les proposer à nouveau à la vénération des fidèles. Ce sera le temps fort de l’été », indique Frédéric Servera, directeur du sanctuaire.

Envoyés au départ du sanctuaire

La tradition orale dit qu’Amadour, c’est Zachée : le publicain perché sur son arbre qui voulait voir Jésus et chez qui Jésus s’invite. D’où la « mission Zachée » lancée au départ de Rocamadour par Mgr Laurent Camiade, évêque du diocèse de Cahors, qui s’achève ce 3 juillet. L’invitation à la conversion des cœurs « Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison » (Lc 19, 5) est relayée depuis le 3 avril, par des pèlerins-missionnaires bénévoles venus de toute la France. Sur les routes du diocèse de Cahors, semaine après semaine, les petites équipes accompagnent une Vierge à dos d’âne qui visite toutes paroisses à la rencontre des populations. « La mission Zachée veut transmettre ce même message de paix et de miséricorde : si Jésus-Christ, avec Marie, la mère de Miséricorde, vient chez nous, tout devient possible », a annoncé Mgr Laurent Camiade lors de la présentation de la démarche.

Converger vers le sanctuaire

Du 22 au 25 août, plus de 500 personnes sont attendues au grand pèlerinage national de cet été, en lien avec le Jubilé de la Miséricorde et la réinstallation des reliques de saint Amadour. Le départ est prévu en huit points à 40 km autour de Rocamadour : c’est le retour des Vierges à dos d’âne en leur sanctuaire. À 18h le 25 août, les vêpres seront célébrées en présence de Mgr Camiade qui installera les reliques de saint Amadour dans le nouveau reliquaire. Puis à 21h, une procession des reliques partira de l’Hospitalet, en haut du sanctuaire, vers la basilique où une messe précédera une nuit d’adoration. Le 26 août : solennité de saint Amadour. Après les Laudes, une nouvelle procession mènera vers l’esplanade où la messe pontificale sera célébrée en plein air, en présence de nombreux évêques invités. Dans la soirée, le festival de musique sacrée, débuté le 5 août, donnera un magnifique concert de clôture.

« De nombreuses personnes ont rendez-vous ici sans le savoir. Nous recevons de beaux témoignages de conversion », souligne Frédéric Servera. Pélé VTT, camp Mej, festival de la communauté du Verbe de Vie, festival de musique sacré, accueil de troupes de théâtre se succèderont cet été au sein du sanctuaire résolument ouvert, grâce à l’engagement des dizaines de bénévoles au service de la Vierge Marie. Saint Jean-Paul II de rappeler : « Nous apprenons de Marie le secret de la joie qui vient de la foi ».