2èmes Journées du monde de la retraite

2e journées du Monde la retraite

 

Les 2èmes Journées du monde de la retraite se déroulent du 16 au 18 septembre, à Lourdes. Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, a ouvert ce matin la rencontre. Au programme : conférences, ateliers, soirées festives et célébrations eucharistiques.

 

 

La France compte 14 millions de retraités. Parrainée par le Ministère du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité, cette rencontre qui rassemble 7900 personnes autour du thème : « La retraite : savoir vivre autrement ». Ces journées sont une invitation lancée aux retraités à se rencontrer et surtout à s’exprimer sur les sujets qui les concernent : « Vivre ou subir sa retraite », « Le défi de l’intergénération », « Transmettre des valeurs ».

Différentes interventions situeront également la question de la retraite d’un point de vue général mais aussi particulier à l’Hexagone. « Les retraités actuels ont davantage de perspectives de vie que ceux des années 50, souligne Alfred Mortel, président du Mouvement chrétien des retraités. C’est l’une des raisons profondes de notre rencontre. Aujourd’hui les retraités ont une autre ambition. »

« L’intergénération est la clé du bien-vivre ensemble »

Interview d’Alfred Mortel, président du Mouvement chrétien des retraités.

Le monde de la retraite a bien évolué depuis la création de votre mouvement en 1962. Comment avez-vous accompagné cette évolution ?

A l’origine, le Mouvement chrétien des retraités était un mouvement spirituel qui aidait à préparer sa « bonne mort ». A la suite du concile Vatican II, il a pris l’orientation d’un mouvement d’action catholique. Il s’est engagé dans une mission, toujours actuelle, d’évangélisation du monde de la retraite. Aujourd’hui le mouvement est à un point important de son évolution. Il regroupe des profils variés, avec des personnes âgées de 60 à 100 ans. La retraite a profondément changé : sa durée, le nombre de personnes qu’elle concerne. Un retraité de 60 ans n’a pas le même passé que ses aînés, ni les mêmes moyens pour s’exprimer. Il utilisera plus facilement l’informatique qu’un octogénaire, par exemple. Le mouvement doit aujourd’hui s’adapter pour répondre aux attentes et aux besoins de tous ses membres.

Quelle forme prend votre mission d’évangélisation ?

Le mouvement est constitué avant tout de catholiques. Les membres se retrouvent en équipe pour savoir comment témoigner, dans la société d’aujourd’hui, de l’espérance et de la charité qui les animent. Cela les conduit à rencontrer des non croyants avec qui ils dialoguent. L’objectif n’est pas de « recruter des cathos », de constituer un petit ghetto de retraités chrétiens mais de partager avec eux la source de notre espérance. Nous proposons des éléments de réflexion à ceux qui vivent autour de nous sur la société, les guerres, les problèmes économiques… Nous leur disons : « Dieu existe et veut notre bien. A vous de voir maintenant comment vous allez répondre à cet appel ».

Comment votre mouvement se situe-t-il dans les débats sur la retraite qui animent notre pays ?

L’être s’épanouit s’il ne se referme pas sur lui-même et s’ouvre à l’amour des autres, à la convivialité, à l’action en commun. Le mouvement ne veut pas une retraite au rabais ou à l’écart de la société. La retraite fait partie intégrante de la vie. Selon les statistiques, nous compterons dans les années à venir plus de personnes de 60 ans que de jeunes de 20 ans. Cette situation est inédite pour notre pays et les retraités ont donc à se faire entendre sans pour autant se constituer en lobby. Nous avons aussi à dire à ceux-ci : « Ne soyons pas des ronchons qui se plaignent tout le temps mais vivons pleinement dans la société d’aujourd’hui. »

Ainsi nous invitons et engageons nos membres à s’investir dans une démarche intergénérationnelle. Elle est la clef du bien-vivre ensemble. Il faut être accueillant envers les autres mais aussi être reçu. Cet accueil réciproque ne peut se réaliser que si chacun mène sa vie selon certains principes de compréhension, de respect de l’autre, de conseil. La société doit s’organiser pour vivre pleinement la période où les retraités seront plus de plus en plus nombreux et faire en sorte qu’ils ne soient pas une charge. Cela vaut également au niveau ecclésial : il faudrait dès aujourd’hui prévoir une pastorale qui prenne en compte les jeunes et les anciens à la fois. Il faut mêler les générations, les faire se rencontrer pour éviter le drame d’un lobby des retraités. Le MCR est et sera toujours hostile à une force des retraités qui s’imposerait car elle rassemblerait les plus nombreux.

Des intervenants de renom pour les conférences :

  • Michel Camdessus, Président d’Honneur des Semaines Sociales de France, Gouverneur Honoraire de la Banque de France : « Les retraités dans le monde d’aujourd’hui. »
  • Bruno Frappat, président du directoire de Bayard : « La retraite, un recommencement ? »
  • Jean-Yves Ruaux, directeur de Seniorscopie.com : « Les nouveaux retraités »

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