Le P. Patrick Desbois reçoit le Prix de l’Amitié judéo-chrétienne de France

Amitié Judéo-chrétienne

 

Au Collège des Bernardins, le P. Patrick Desbois a reçu le 6 octobre le Prix de l’AJCF pour son travail sur le sort des Juifs ukrainiens assassinés par balles durant la Deuxième Guerre Mondiale et pour son amitié indéfectible avec le peuple juif.

« La première fois que je vous ai rencontré, Père Patrick Desbois, vous m’avez dit : « J’observe comment les juifs parlent d’eux-mêmes. Il m’appartient d’écouter mais ne me demandez pas de parler ! »

 

Cette remarque adressée par le grand rabbin Gilles Bernheim au P. Patrick Desbois qui recevait au collège des Bernardins, à Paris, le Prix de l’Amitié judéo-chrétienne de France 2008, résume bien son attitude d’écoute et de respect à l’égard du peuple juif, saluée ce soir-là par tous les intervenants.

Homme d’écoute

« Un homme de l’écoute », l’écoute au-delà de l’audible, a souligné le pasteur Florence Taubmann, présidente de l’Amitié judéo-chrétienne de France. « Qui écouterait aujourd’hui la parole de tous ces hommes et ces femmes d’Ukraine, qui se taisent depuis plus de 60 ans, si lui ne le faisait pas ? » a-t-elle insisté en rappelant son immense travail d’écoute, jour après jour.

Au nom du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, appelé au Synode, Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris, a salué l’homme d’écoute, l’homme d’amitié et de travail grâce auquel un séminaire de la Shoah a été mis en place, voici un an, élaboré en commun par la Sorbonne, l’association Yahad in Unum ( créée en janvier 2004 à l’initiative du cardinal Lustiger), le musée de l’Holocauste de Washington et le Collège des Bernardins. Ce travail qui devrait débuter par un cours en Sorbonne sur l’Holocauste « est un signe important de ce qu’il est nécessaire de construire dans l’avenir », a conclu Mgr Beau.

Homme de Foi

Le grand rabbin Gilles Bernheim, en prenant la parole, a rendu hommage à la démarche théologique de l’homme de foi, à l’écoute de la Thora. Il a développé trois questions neuves qui avaient retenu l’attention du P. Patrick Desbois.

« Des questions qui concernent l’identité même des chrétiens, reprenant pour cela une réflexion très précieuse du cardinal Lustiger ». Première question : « Comment se définit l’Eglise, quand elle tient que le peuple juif n’a pas cessé d’être le peuple de Dieu ? » Deuxième question : « Comment pour l’Eglise confesser Jésus sauveur tout en reconnaissant l’actualité de l’existence juive pour le salut des nations ? » Troisième question : « Comment penser une eschatologie qui ne soit pas un triomphe du christianisme sur le judaïsme ? »

Gilles Bernheim a termioné son brillant exposé par cette apostrophe : « Merci de nous accompagner nous, peuple juif, à la lumière de votre Evangile, avec votre humanité franche, riche et sainte à la fois, et souvent de nous éclairer sur notre propre histoire ».

Une amitié durable

Tous les intervenants de la soirée ont souligné la probité de la personnalité et de la démarche du P. Patrick Desbois.

Le docteur Pasquier, président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) a salué en lui  « l’ami, le frère l’historien, le chrétien ». François Heilbronn, membre du bureau exécutif du Mémorial de la Shoah, a salué de son côté « son « action de « porteur de mémoire », un exemple pour nous tous », retenant sa leçon : « toujours chercher, toujours préserver, toujours montrer, toujours transmettre ». Il a également salué « cette ouverture, ce sens du dialogue interreligieux, cette solidarité sans faille avec Israël, incarné par le Père Patrick Desbois ».

Le récipiendaire du prix a déclaré pour conclure cette soirée : « Ce qui me fait tenir c’est de considérer qu’il y a quelque chose d’En Haut en commun entre mes frères juifs et ceux de ma tradition », invitant ses frères chrétiens à le soutenir dans la prière , « si vous voulez que nous continuions ».

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