Solidarité : rencontre nationale des délégués diocésains les 14 et 15 octobre

 

Les 14 et 15 octobre une centaine de délégués à la solidarité des diocèses se réunissent à Paris, dans la maison de la conférence des évêques de France. Cette rencontre, qui a lieu tous les 3 ans, est organisée par le Conseil pour la solidarité.

 

Une indispensable spiritualité de la solidarité

Mgr Housset a ensuite rappelé comment, dans ce contexte, l’Eglise s’efforce de réfléchir et d’agir. De grandes encycliques sociales, depuis Populorum Progressio, ont donné des critères de dicernement.
« Ces textes et manifestations d’Eglise mettent en valeur une nécessaire et indispensable spiritualité de la solidarité, cette intéraction réciproque entre la foi et les pratiques de partage avec les personnes en situation de précarité et de pauvreté. Car la solidarité avec les pauvres n’est pas matière à option pour la vie et la mission chrétiennes. Elle en est partie intégrante, constitutive » a-t-il souligné rappelant aux délégués diocésains leur référence explicite à leur foi au Christ vivant. « Vous essayez de mettre en oeuvre, jour après jour, l’inépuisable agapé divine à laquelle le Christ nous donne de participer »

« Elle permet aux délégués diocésains de se retrouver en évitant toute centralisation nationale, d’échanger leurs expériences et leurs questions concernant leurs pratiques et de débattre de différentes analyses » a rappelé Mgr Housset, évêque de la Rochelle et président du Conseil pour la solidarité.

Au programme de cette rencontre : des interventions partageant des convictions sur la solidarité avec la conférence du Cardinal josef Cordes, président de Cor Unum et celle du père Etienne Grieu, sj, et des clés d’analyse sur la situation actuelle, avec l’intervention de Julien Damon de la revue Futuribles et la table ronde animée par Frédéric Mounier avec des représentants du Secours catholique, du CCFD, des Equipes Saint Vincent de Paul, de Gilbert Lagouanelle, ancien président national d’Alerte.

Dans son introduction Mgr Housset a mentionné la crise multiple qui affecte la société française. « Toutes ces crises manifestent le diagnostic que le pape a émis lors de sa rencontre avec les autorités de l’Etat à l’Elysée le 12 septembre dernier quand il affirme : «La situation sociale occidentale, hélas marquée par une avancée sournoise de la distance entre les riches et les pauvres, me soucie aussi. Je suis certain qu’il est possible de trouver de justes solutions qui, dépassant l’aide immédiate nécessaire, iront au cœur des problèmes afin de protéger les faibles et de promouvoir leur dignité».
Le Président du Conseil pour la solidarité à souligné les efforts multiples réalisés pour relever ces défis, mentionnant le RSA, la Journée de l’alimentation le 16 octobre, la Journée du refus de la misère le 17 octobre lancée par le père Wrezinski, le Forum social mondial à Bélem en janvier 2009, l’année de la pauvreté déclarée par l’ONU pour 2010.

 

Chercher les chemis pour le partage de la foi

Dans son intervention lors des rencontres nationales de la solidarité en 2005, le père Etienne Grieu, sj, rappelait que la solidarité était un rendez-vous crucial pour les communautés chrétiennes. Parmi les points d’attention dans la manière de vivre la solidarité dans l’Eglise, il soulignait la nécessité de chercher les chemins pour le partage de foi avec les plus vulnérables avec un exemple rapporté par un volontaire d’ATD ;
« Une femme du Quart Monde a dit un jour à ce volontaire : « l’Eglise, je lui suis très reconnaissante ; elle m’a donné plein de choses : de la nourriture, des vêtements, des meubles, et même de l’argent quand j’étais dans l’urgence ; mais il y a une chose qu’elle ne m’a jamais proposé et qui pourtant m’aurait beaucoup plu : ça aurait été d’être invitée à prier avec eux ; mais cela, jamais ils ne me l’ont proposé ». Le père Grieu a alors rappelé la nécessité de ce partage : « Quand on a la chance de pouvoir vivre un partage de foi avec des personnes pauvres, on reçoit en retour beaucoup de l’Evangile. Et puis, quand nous nous retrouvons, avec des personnes très démunies ou vulnérables (on peut penser aussi aux handicapés) devant le Seigneur, dans la prière ou à l’écoute de la Parole de Dieu, nous sommes sur le même pied ; il n’y a plus alors, ni riche ni pauvre, ni savant ni non diplômé ; il n’y a que des fils et des filles de Dieu, qui peuvent se reconnaître frères et soeurs. C’est une joie immense que d’expérimenter cela. Et c’est très formateur pour apprendre l’égalité ».

Lire n’intégralité de son intervention