Mgr Bader, premier archevêque d’Alger Arabe

Pour son installation, le nouvel archevêque d’Alger était entouré d’une assemblée très diversifiée. Le Ministre algérien de l’environnement, représentant personnel du Chef de l’Etat, M. Bouteflika, le Président du Conseil Islamique, une trentaine d’ambassadeurs, de représentants politiques et d’intellectuels algériens assistaient à la cérémonie. Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont, représentait la Conférence des Evêques de France.

Une cérémonie chaleureuse a eu lieu dans une cathédrale d’Alger pleine. Parmi les personnalités ecclésiastiques étaient présents le Nonce apostolique, Mgr Henri Teissier, Archevêque d’Alger depuis 1988, tous les évêques de la Conférence Episcopale d’Afrique du Nord (CERNA), ainsi que l’Evêque de Nazareth. Une centaine de prêtres, religieux et religieuses et deux chorales, malgache et congolaise, participaient à l’événement. L’assemblée très cosmopolite a prié en arabe et en français.

Les quatre verbes utilisés par Mgr Bader dans son homélie reflètent la mission qui l’attend : « Connaître pour Aimer, Aimer pour Servir et Servir pour Unir ». « Tout le monde a bien perçu l’importance de ce passage de témoin. Pour la première fois, l’archevêque d’Alger n’est pas Français, souligne Mgr Simon. C’est quelqu’un issu de la tradition du Moyen Orient, un Jordanien chrétien, dont la langue maternelle est l’Arabe. C’est très important pour l’enracinement de l’Eglise catholique dans la culture et dans la terre d’Algérie ».

En effet, si l’Eglise catholique est présente en Afrique du Nord depuis les premiers temps, avec en particulier Saint Cyprien et Saint Augustin, elle s’est réimplantée en Algérie avec la colonisation, au milieu du XIXème siècle. Aujourd’hui, la poignée de chrétiens de souche reste discrète. Mgr Simon reconnaît : « L’Eglise est petite mais bien présente. Elle rend un grand témoignage évangélique, très discret mais profondément désintéressé, tourné vers les service des populations ». Religieuses et coopérants interviennent notamment auprès des étudiants Sub-sahariens et des migrants qui tentent de gagner l’Europe.

« L’Eglise qui est en France a des liens très étroits avec les prêtres, les religieux, les évêques d’origine française qui sont là-bas. J’espère que les liens vont continuer avec cette Eglise, même s’il est certain que des liens plus étroits vont se tisser entre Alger et le Patriarchat de Jérusalem » conclut Mgr Simon.

 

Un voyage-pèlerinage pour l’évêque de Clermont
Mgr Hippolyte Simon n’était retourné qu’une fois en Algérie depuis 1966, année de son service militaire. Avec la délégation jordanienne de la famille de Mgr Bader, il a découvert Alger, ville à « l’urbanisme anarchique » qui abrite 4 millions d’habitants. Puis ce fut la Casbah et Bab El Oued, « des lieux qui faisaient l’actualité tous les jours il y a cinquante ans » se souvient-il. Après la visite des ruines romaines de Tipaza, le pèlerinage s’est terminé par une messe à Notre-Dame d’Afrique, à l’Ouest d’Alger.

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