Sœur Emmanuelle, une vie donnée aux tout petits

portrait Soeur EmmanuelleDans la nuit de dimanche 19 à lundi 20 octobre 2008, sœur Emmanuelle s’est éteinte. La religieuse allait fêter son centième anniversaire le 16 novembre.

Après plus de soixante ans de vie religieuse dont 22 ans dans les bidonvilles du Caire, Sœur Emmanuelle résidait à la maison de retraite de Callian (Var).

Le cardinal Vingt-Trois rend hommage à son charisme : « Sœur Emmanuelle a su mobiliser ses contemporains en faveur des plus déshérités par son franc-parler et sa simplicité. Jusqu’à son dernier souffle, elle a fait preuve, inlassablement, d’une immense énergie et d’une inébranlable foi ».

Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, évoque sa foi : « joyeuse, enthousiaste, dilatée, contagieuse, jamais renfrognée, toujours décentrée du souci d’elle-même ».

« Je rends Grâce à Dieu pour cette servante de l’Evangile et des hommes, érit Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont. Et je n’oublie pas que, dans l’ombre, discrètement, de nombreux autres hommes et femmes agissent au nom de leur foi, pour plus d’équité, de dignité humaine, en vue du Bien commun ».

De Rome, où il participe au Synode des Evêques, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a évoqué ses rencontres avec Soeur Emmanuelle :  » Ce fut pour moi une surprise et une grande joie de l’entendre me demander le sacrement des malades lors d’un pèlerinage à Lourdes, comme l’aurait fait tout simplement une autre personne âgée ou malade. C’est avec émotion que je lui ai effectivement donné l’onction des malades, en rendant grâce à Dieu pour l’ardeur de son action et la ferveur de son témoignage ».

« Avec le départ de Sœur Emmanuelle, c’est une grande figure de la vie chrétienne qui vient de disparaître, reconnaît Mgr Albert Rouet, archevêque de Poitiers, dans une interview à Radio Accords Poitou. Ce qu’elle a fait durant toute sa vie, elle l’a fait au nom de sa foi et de son baptême. C’est par la foi qu’elle est arrivée à cet amour des plus pauvres ».

« C’était encore l’hymne à la simplicité, un appel à plus de modération dans nos comportements, dans la consommation, dans nos façons de vivre » écrit Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille.

Les évêques de Belgique – Soeur Emmanuelle est née Madeleine Cinquin en Belgique – ont tenu à souligner l’espérance qui l’habitait : « Ne soyons pas tristes ! En parlant de sa mort, sœur Emmanuelle ne déclarait-elle pas récemment : « Je me prépare à la grande rencontre avec le Seigneur. En voyant la mort tous les jours un peu plus proche, je pense à l’enfant qui s’apprête à se jeter dans les bras de son père. »

Sœur Emmanuelle a rejoint le Seigneur. Femme de cœur et d’action, elle nous manquera, tout comme elle manquera aux religieuses de sa congrégation et aux bénévoles des associations qu’elle a créées.

Sœur Emmanuelle a su mobiliser ses contemporains en faveur des plus déshérités par son franc-parler et sa simplicité. Jusqu’à son dernier souffle, elle a fait preuve, inlassablement, d’une immense énergie et d’une inébranlable foi.

Je pense tout particulièrement aux nombreux enfants et familles qu’elle a accompagnés tout au long de sa vie, d’abord comme enseignante, puis en vivant parmi les pauvres des bidonvilles du Caire, enfin dans sa prière quotidienne.

Il me revient en mémoire ce propos qu’elle tenait dans l’un de ses ouvrages : « Je garde, quant à moi, une immense reconnaissance pour tous ceux qui (…) m’ont appris que l’amour est plus fort que la mort et porte en lui une semence d’éternité » . À notre tour, nous lui sommes infiniment reconnaissants du témoignage d’amour que fut sa vie, entièrement consacrée à Dieu et aux autres.

Suivant son exemple, vivons dans l’Espérance et ne cessons pas d’agir pour les plus pauvres et de témoigner de l’amour de Dieu pour les hommes.

+ cardinal André Vingt-Trois
Archevêque de Paris
Président de la Conférence des évêques de France

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