64% des salariés français disent non au travail le dimanche

 

Ipsos et le syndiat CFTC, la revue Famille Chrétienne, les radios RCF et Radio Notre Dame publient aujourd’hui les résultats d’une étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 008 Français, âgés de 15 ans et plus, interrogés les 28 et 29 novembre 2008.

 

Une majorité de salariés est opposée à l’idée de travailler régulièrement le dimanche. C’est la première conclusion du sondage publié aujourd’hui. En effet, 64% d’entre eux déclarent qu’ils ne seraient pas d’accord pour travailler régulièrement le dimanche, contre 22% qui affirment le contraire, sans distinction socioprofessionnelle majeure.

Le dimanche reste pour une majorité de Français le jour de repos commun à la plupart des salariés (84%). Ce sentiment est d’autant plus fort que la moitié d’entre eux (51%) affirme que le fait que le dimanche reste un jour de repos est primordial pour la vie familiale, associative, culturelle ou religieuse (contre 33% qui considèrent que c’est important mais pas primordial). Seulement 16% des personnes interrogées estiment que cela est secondaire.

A 63%, les Français doutent que les salariés pourront refuser de travailler le dimanche, si l’ouverture des magasins se généralisait ce jour-là. Même si le projet de loi envisage que seuls les volontaires travaillent, ils n’y croient pas. Ce scepticisme est plus fort chez les salariés du privé (71%) que chez ceux du public (63%).

Jacques Voisin, président de la CFTC, réagissait ce matin à l’antenne de RCF au sujet du volontariat : « On sait très bien que dans l’entreprise, et c’est normal, il y a un lien de subordination. Et ce lien de subordination fait qu’on n’est pas à égalité, qu’on ne choisit pas dans l’entreprise. Et le volontariat, ça n’existe réellement pas dans l’entreprise. Ceux qui apparaissent comme volontaires sont ceux qui, malheureusement, ne gagnent pas normalement leur vie parce qu’ils sont à temps partiel, et donc c’est du volontariat forcé. Ils sont obligés d’aller travailler le dimanche pour gagner normalement leur vie. Ca n’est pas normal ».

 

Ne sacrifions pas le dimanche pour gagner plus

Dans son édition du 3 décembre 2008, le journal Le Monde publie une tribune du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, au sujet du repos dominical. Texte intégral.

Rappelons un fait historique. Quand le débat sur le dimanche faisait rage, au XIX° siècle, ce n’est pas seulement le chrétien Ozanam qui défendit le repos dominical, mais aussi le socialiste athée Proudhon. Les révolutionnaires, lorsqu’ils avaient voulu éradiquer la religion et réformer le calendrier, avaient tout de même inventé le « décadi », sachant bien que l’équilibre de l’homme et le lien social appellent un repos régulier et commun.

On suspecte aujourd’hui les évêques de ne rien comprendre au travail. Je laisse le soin de répondre à ce jeune ouvrier en charcuterie industrielle, baptisé à Pâques 2008. Dans l’autocar qui l’amenait à l’esplanade des Invalides pour la Messe du 13 septembre, il disait combien il avait été touché par les propos de Benoît XVI au collège des Bernardins, sur la dignité du travail humain. Il avait retenu que chez les Grecs le travail était la marque des esclaves, alors que la Bible l’honore. Dieu travaille, il continue d’œuvrer dans notre histoire. Et le travail des hommes apparaît comme une expression de leur ressemblance avec Dieu, il les rend participants à son œuvre.

Insister sur l’importance du repos hebdomadaire ne veut pas dire défendre un ordre social corseté et immuable. On sait s’adapter à des situations diverses ou nouvelles. Encore faut-il que ce soit pour le bien des hommes.

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