Une semaine de dîners au service de l’évangélisation
Si le sas d’entrée est la convivialité, c’est la teneur des échanges qui attire : pouvoir s’interroger, près de chez soi et surtout avec d’autres sur le sens de la vie et l’existence de Dieu. « Ce n’est pas si simple de trouver des lieux où les gens peuvent avoir librement des échanges sur des questions intimes et existentielles. Dans le parcours Alpha, tout le monde est accepté et respecté là où il en est. Aucune question n’est bête. Il n’y a pas de questions tabou, on ne porte pas de jugement. En plus, nous ne demandons pas d’inscription et n’effectuons aucune relance».
L’animation de la soirée relève de la communauté chrétienne qui accueille. Le prêtre ou un bénévole laïc de son équipe ayant suivi la formation du Parcours Alpha intervient pour un exposé de vingt minutes en fin de repas, le premier thème étant « Le christianisme : faux, ennuyeux, dépassé ? ».
« Nous n’avons pas, précise Anne Coste, la prétention de former en théologie. Il s’agit d’annoncer les vérités fondamentales de la foi chrétienne, le « kérygme » non sans quelques pointes d’humour, en expliquant que le christianisme est une relation personnelle avec Dieu et que cette relation change la vie ». Il n’est d’ailleurs pas rare que des anciens viennent témoigner. Le temps suivant, celui des échanges autour d’un café ou d’une tisane, est, bien entendu, le plus riche. « La grande originalité, souligne Anne Coste, c’est la variété des personnes, certains étant loin de l’Eglise, en révolte ou en questionnement, d’autres étant des recommençants et d’autres encore des pratiquants ».
A l’issue de la soirée, des gens ne reviennent pas. Des participants choisissent de continuer le parcours prévu sur dix soirées et un week-end. Certains iront jusqu’au baptême. « Trois quarts des personnes, réconciliées avec l’image de l’Eglise, intègrent la communauté chrétienne. Comme leur foi est toute neuve ou renouvelée, ils deviennent souvent des membres actifs de ces communautés et les font bouger de l’intérieur», ajoute Anne Coste.
Développée depuis plus de vingt-cinq ans dans une paroisse anglicane, à Londres, la formule du Parcours Alpha a essaimé dans le monde entier. En France, elle a commencé à être testée à partir de 1999 séduisant de plus en plus de paroisses, églises et aumôneries catholiques et protestantes. L’association Alpha n’est ni un mouvement ni une communauté mais un outil au service de l’évangélisation. L’association Cours Alpha France déclare avoir accueilli plus de 60 000 convives et formé 13 000 animateurs. Une commission ad hoc, nommée par la Conférence des Evêques de France, a donné, en 2001, son feu vert à l’utilisation d’Alpha dans les paroisses catholiques.