Publication du livre de Mgr Rouet, J’aimerais vous dire
Rôle du Christ et exigence de l’Evangile
Le livre se présente comme un long entretien entre le théologien d’origine américaine Dennis Gira et l’archevêque de Poitiers. La conversation se veut approfondie pour laisser la pensée se déployer.
Le livre commence par une marche « dans les pas de saint Hilaire » (chapitre 1) évêque fondateur pour le diocèse de Poitiers, mais aussi l’inspirateur de l’actuel archevêque de Poitiers. La théologie trinitaire comme image des relations à vivre en Eglise, le souci de traduire en mots justes pour rendre la foi accessible à tous, voilà des points communs entre Albert Rouet et son illustre prédécesseur.
« La justesse des mots » est précisément le titre du second chapitre qui ouvre sur deux « détours » dans les chapitres suivants : la question du doute et du questionnement (chapitre 3) et la question de la vérité (chapitre 4).
Ces premières notions clarifiées, la conversation s’oriente alors vers la question de l’identité et de ses corollaires (chapitre 5) : le risque de repli identitaire, l’enfouissement ou la visibilité, la juste place du sacré. Albert Rouet milite pour une identité de reconnaissance et de respect, dans un humble dialogue. De ce dialogue découle la question de l’altérité (chapitre 6) et de la rencontre possible de l’autre. Celle-ci nécessite de rester bien ancré dans le réel et d’avoir recours à des médiations.
Avec le chapitre 7 s’ouvre alors une nouvelle étape où le propos se concentre sur l’Eglise, corps du Christ. L’évêque évoque alors la manière de faire communauté, la place des laïcs et des ministres, le rôle du Christ et les exigences de l’Evangile. Cela conduit nécessairement à resituer le baptême comme fondement de tout engagement chrétien. Dans le chapitre 8, Albert Rouet rappelle que toute vocation chrétienne vient du baptême, y compris pour les ministres ordonnés. Ceci l’amène à parler du sacrement de l’Ordre, de la juste place de l’autorité et de la validité des sacrements.
Le chapitre 9 permet d’aborder la vie spirituelle et les différentes questions qui y sont liées : les critères d’authenticité, la vie spirituelle et la vie institutionnelle, la vie spirituelle et la liturgie, la place de la Parole de Dieu et la lecture de la Bible. Pour lui, la vraie spiritualité nous fait vivre autrement. De là découle une attitude morale du chrétien dans la société mondialisée actuelle. Pour l’archevêque de Poitiers, le véritable défi est de créer un milieu humanisant. Au fond, tout chrétien est invité à aimer comme le Christ a aimé ce monde. L’Eglise n’a pas à chercher à faire des membres parfaits, mais à être, comme son maître, au service des plus faibles.
Dans la postface, Dennis Gira nous livre ses impressions à la suite de cet itinéraire parcouru aux côtés de Mgr Rouet, sensible à l’imprégnation des Pères de l’Eglise dans la vie et la pensée de l’évêque de Poitiers.
J’aimerais vous dire, Mgr albert Rouet, Bayard editions, 2009.
Une soirée spéciale de présentation en présence de Mgr Rouet est prévue à Paris à la librairie La Procure, rue de Mezières le mercredi 28 octobre de 20h à 21h.
Mgr Albert Rouet participera à l’émission « Visages » de Thierry Lyonnet sur RCF (Radio Chrétiennes en France) fin octobre. Une rediffusion de cette émission passera ultérieurement sur les ondes de Radio Accords Poitou.
L’Église connaît-elle aussi la tentation de se replier sur elle-même, de croire qu’avec la matérialité des mots, la rigueur des règles, elle résoudra les questions de l’homme. C’est une tentation et je voudrais vous dire qu’il n’est pas forcément bon ni fécond d’y succomber. Donc, en ce sens-là, ce livre témoigne d’un peu de résistance, calme, sereine. On ne peut pas engager la vie d’une Église dans tous les durcissements, sinon elle perd sa signification.» Mgr Albert Rouet