Mgr Boulanger : « Thérèse m’accompagne d’Alençon à Lisieux »

Mgr Jean-Claude Boulanger fera ses adieux au diocèse de Séez le 2 mai 2010 et sera accueilli dans celui de Bayeux-Lisieux le 16 mai. Il répond à trois questions posées par Mgr Podvin.
 

Boulanger Jean-Claude - Séez

Vous êtes nommé d’un évêché normand à un autre évêché normand. Comment voyez-vous, dans votre cœur d’évêque, cette communion régionale entre l’Orne et le Calvados ?

D’abord, j’aimerais souligner la bonne collaboration qui existe entre nos 3 diocèses bas-normands : Bayeux – Coutances – Séez. A cela, il faut ajouter une grande fraternité épiscopale qui nous lie, entre évêques, ainsi que les conseils épiscopaux. Nous avons l’habitude de nous rencontrer régulièrement. Un certain nombre de services collaborent aussi entre eux, sans oublier le Séminaire Saint-Jean-Eudes à Caen qui est commun aux trois diocèses. Venant du Pas-de-Calais, je suis un « chti » heureux au milieu des Normands. Pour moi-même, il est difficile de quitter ceux qu’on aime. J’ai été accueilli, ici, comme un membre d’une grande famille, comme un frère et un ami. C’est la raison pour laquelle, je voudrais rendre hommage à tous les ornais pour leur qualité d’accueil. J’ai rencontré ici, un diocèse dynamique, riche d’un bénévolat constant et généreux malgré la pauvreté des moyens puisque nous sommes dans une région qui est touchée de plein fouet par la crise économique.

Est-il permis de dire que Sainte Thérèse de Lisieux est un précieux fil rouge entre votre lieu de départ et votre destination ?

Effectivement, Thérèse m’accompagne d’Alençon à Lisieux. Nous avons eu la joie de célébrer la béatification des parents de Thérèse en lien avec Lisieux. Avec Mgr Pierre Pican, nous avions demandé cette béatification au pape Jean-Paul II. J’avais confié mon ministère d’évêque à Sainte Thérèse et à Louis et Zélie Martin. Je peux témoigner qu’ils ne m’ont pas abandonné. Depuis longtemps, je travaille la spiritualité de Thérèse ainsi que celle de Charles de Foucauld. D’ailleurs, je viens de terminer un livre sur « L’abandon. Un chemin de confiance », chez Charles de Foucauld et Thérèse.

Bientôt huit ans d’épiscopat. Quel regard sur ce ministère ?

Je découvre que ce qui a été vécu a été l’œuvre de Dieu. L’évêque est d’abord un pasteur et un serviteur de communion. Dans ce diocèse, une fraternité diocésaine est née peu à peu tant au niveau des prêtres et des diacres que chez les laïcs. L’Evêque est un père, un frère, un ami, un guide pour tous, croyants et non croyants. J’ai bien mesuré mes limites, mes pauvretés. J’ai souvent eu l’impression de ne pas avoir su répondre à l’attente de beaucoup de personnes. J’ai appris à m’abandonner à Dieu car la tâche est trop grande pour ce que ce soit notre œuvre. Je pense souvent à ce texte d’Eloi Leclerc à propos de François d’Assise : « Pauvre petit homme ! disait la voix ; apprends donc que je suis Dieu et cesse à jamais de te troubler. Est-ce parce que je t’ai établi pasteur sur mon troupeau, que tu dois oublier que je suis le Berger principal ? Je t’ai choisi exprès, homme simple, pour qu’il soit manifeste aux yeux de tous que ce que je fais en toi ne relève pas de ton habileté, mais de ma grâce. C’est moi qui t’ai appelé. C’est moi qui garde le troupeau et le fais paître. Je suis le Seigneur et le Berger. C’est mon affaire. Ne te trouble pas ».

Finalement, nous recevons toujours la grâce dont nous avons besoin pour les « oui » que nous disons à Dieu.
 

La cathédrale de Séez a 700 ans

Mgr Boulanger a invité ses diocésains à être bâtisseurs d’espérance et de foi, les 1er et 2 mai 2010. Conférences, témoignages, célébration et publication du projet diocésain pour l’annonce de la foi rythmeront les deux jours de fête.

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