Les cadres chrétiens pour un nouveau développement

Les 15 et 16 janvier 2011, 2000 membres du Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC) ont rendez-vous à Lyon-Villeurbanne pour un congrès contre le fatalisme et pour une « espérance durable ».
Le Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC) prend tous les cinq ans le pouls de la société. Son congrès de Marseille, en 2006, s’intitulait « Demain serons-nous solitaires ou solidaires ? ». En 2011, l’avenir paraît encore plus menaçant : crise financière, réchauffement climatique, injustices qui s’accentuent… « Les cadres et dirigeants chrétiens sont en première ligne pour sentir qu’il est nécessaire de changer, sinon on fonce dans le rouge », témoigne Claire Collignon, membre du bureau national. S’il est dans sa tradition de favoriser une prise de conscience des enjeux contemporains et d’aider ses membres à concilier foi et vie professionnelle (surtout « les cadres en situation de responsabilité qui se sentent parfois entre le marteau et l’enclume »), le MCC va plus loin avec son congrès lyonnais « Inventer un avenir commun. Responsables d’une espérance durable » en annonçant : « Il nous faut impérativement changer notre regard et notre agir […] Seules des ruptures profondes peuvent apporter des solutions raisonnées et durables ».
 

Des initiatives innovantes à reproduire

La première étape est d’avoir des repères. C’est le but de la conférence du samedi matin : « Quelles sont les questions que posent notre mode de développement et nos modes de gouvernance ? », avec Dominique Bourg, philosophe et Geneviève Iacono, juriste et économiste. Le deuxième temps est celui du discernement pour agir. Depuis janvier 2010, Le MCC a fait remonter par son réseau une centaine d’initiatives innovantes et reproductibles en matière d’épargne éthique, d’aide aux mal logés, de transports écologiques, de rapprochement entre actionnaires et entrepreneurs, etc. Certaines de ces bonnes pratiques seront présentées l’après-midi autour de quatre domaines : l’Entreprise, Pouvoir/Contre pouvoir/Régulation, Les nouvelles solidarités et Développement durable/Bien commun. A chaque fois, des experts donneront leur éclairage. « Ce n’est pas une bourse aux idées et on ne va pas donner LA solution mais inviter chacun à prendre ses responsabilités là où il est, en identifiant les marges de manœuvre dont il dispose », précise Claire Collignon. Car le congrès de Lyon vise surtout à dépasser le fatalisme. Ce sera donc le temps du dimanche « S’engager pour l’espérance » avec une table ronde pour échanger autour des expériences, avant l’eucharistie célébrée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, puis la conférence d’envoi du père salésien Jean-Marie Petitclerc : « Un avenir commun : à quelles conditions et comment le construire ? ». Tout au long des travaux, les moines de Tamié, la communauté de Taizé et les carmélites de Lyon Fourvière porteront les congressistes dans la prière.
 
« Inventer un avenir commun » , un blog pour cheminer vers Lyon

Les équipes de Moselle proposent les « petits gestes du tri sélectif » et regrettent que « les grands patrons ne connaissent plus leurs équipes ». Une internaute s’étonne de la présentation du congrès qui « condamne en bloc regards et agirs actuels », d’autres donnent des conseils de lecture. Une blogueuse voit dans un épisode l’Evangile de Marc (10, 46-52) « une résonance entre Bartimée et notre aveuglement par rapport à l’avoir, au savoir et au pouvoir qui sont les trois tentations auxquelles nous, les cadres, pouvons être soumis… ». Le responsable des Jeunes professionnels dit ses attentes en vidéo…. Le débat est ouvert sur le blog d’avant congrès.

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