Tunisie : « Corruption et violence sont vouées à l’échec »

Brunin Jean-Claude - Ajaccio

Mgr Brunin, évêque d’Ajaccio, propose une « relecture croyante des événements de Tunisie » dans un édito à paraître dans Eglise en Corse.
Mgr Jean-Luc Brunin, évêque d’Ajaccio, rappelle la proximité de la Corse avec la Tunisie de par l’appartenance à l’espace méditerranéen mais aussi en la personne de Mgr André Collini (1921-2003), évêque d’Ajaccio de 1966 à 1972, né à Tunis.

Il cite le message pour la paix Jean-Paul II en janvier 2005 qui évoque une « citoyenneté mondiale », donnant des droits et des devoirs : « condamnation du racisme », « protection des minorités », « assistance aux réfugiés »…

Mgr Brunin revient sur le « geste de désespoir de Mohamed » qui s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010 : « Dans cet événement tragique, notre foi chrétienne nous fait discerner la dynamique pascale que le Christ a introduite au cœur de l’humanité et qui ne cesse d’opérer. La mort et la résurrection du Christ nous révèlent la portée du mystère de la mort de Mohamed et sa fécondité : « si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit en abondance » (Jean 12, 24) ».

« La rapidité avec laquelle le régime est tombé manifeste que le peuple a fait le bon choix en refusant de répondre à la violence armée par l’usage des armes » souligne l’évêque d’Ajaccio.

Les événements récents « ont stigmatisé un régime politique qui a laissé s’étendre la corruption, poursuit-il. Un tel pouvoir, complice de l’affairisme et asservi à des intérêts particuliers, se révèle incapable de garantir l’intérêt général et le bien commun ». Il est « voué à l’échec ».

Mgr Brunin accueille ce témoignage venu de Tunisie comme « une espérance en l’avenir, non seulement de ce peuple et de ce pays proches de nous, mais aussi de l’humanité entière ».

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