Le livre religieux à la rencontre des attentes spirituelles
Bien sûr, l’âge d’or des Clavel, Bernanos, Claudel, Cesbron, s’est éloigné et il n’est plus possible, comme ce fut le cas dans les années 70/80, d’organiser des rencontres sur trois jours avec 300 personnes mais l’association, active, compte encore près de 250 membres plus ou moins engagés dont des talents reconnus tels que Didier Decoin, Sylvie Germain ou encore Colette Nys-Mazure, Laurence Cossé et Joël Schmidt. « Nous sommes entrés, analyse le journaliste, dans une expression plus confidentielle, plus intimiste. C’est d’ailleurs l’évolution de la société et de la littérature toute entière. La littérature devient un lieu où on parle de sa foi individuelle, de sa démarche intérieure. On sent du reste une attente spirituelle importante que révèlent les réactions au film Des hommes et des dieux ». D’où, en littérature, les bons échos aux livres comme celui de Thierry Bizot Catholique anonyme (Ed. Seuil), au journal de bord d’Alix de St André vers St Jacques de Compostelle En avant, route ! (Ed. Gallimard) ou encore au dialogue entre Gilles Bernheim et le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, Le Rabbin et le Cardinal (Ed. Stock).
« Jamais, ajoute Christophe Henning, on n’a autant vendu de livres du pape Benoît XVI. La recherche théologique reste également un secteur très vivant et puis il y a tous les livres spécialisés et les livres d’actualité. Mais l’important n’est pas le comment on fabrique un succès mais comment on arrive à dire quelque chose d’essentiel au cœur de l’humanité. Dans n’importe quel livre l’auteur met tout de sa personne. Peut-être l’écrivain croyant a-t-il la particularité et la chance de partager avec le lecteur une espérance, de lui donner les mots de son intériorité, pas seulement dans un livre religieux mais aussi dans un roman, un poème, une histoire ». D’où son regret que « le regard des professionnels ne considère pas toujours l’édition et les sujets religieux comme étant des lieux d’expression important pour les auteurs comme pour les lecteurs ». L’association se donne donc pour ambition de leur donner une visibilité (par une vente-dédicace annuelle au Collège des Bernardins et la remise d’un prix) et également le défi « d’initier une forme d’accompagnement et d’entraide entre les adhérents avec des petites conférences permettant à chacun de s’exprimer sur son travail et, ce qui peut paraître paradoxal pour ce travail éminemment solitaire, une sorte de fraternité ».
17 éditeurs religieux, chrétiens et juifs, partageront, pour la 3ème année consécutive, un stand commun (R22). Rencontres, débats et dédicaces s’y succèderont, avec notamment avec Anselm Grün, moine-thérapeute allemand, auteur de Ce qui entretient l’Amour (Ed. Salvator). Deux temps forts : la grande soirée du vendredi 18 mars sur les nouvelles traductions de la Bible (TOB) et la table ronde du samedi 19 mars de 10h30 à 11h30n, consacrée aux moines de Tibhirine.
Le Prix de littérature religieuse 2011 sera remis lundi 21 mars à 12h par le Syndicat des libraires de littérature religieuse à Jean-Marie Lassausse et Christophe Henning pour Le jardinier de Tibhirine (Ed. Bayard). Le même jour, le prix Solidarité 2011 décerné par Harmonie Mutuelles sera remis à Michèle Arnaud pour son roman Latcho Drom (Ed. Siloé), inspiré par la vie du Père Christophe Sauvé.
Plusieurs ouvrages récents d’évêques seront présentés au Salon : La famille, un bonheur à construire, du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris (stand des Editions Parole et Silence), Vous avez fait de moi un évêque heureux de Mgr Albert Rouet, évêque émérite de Poitiers (Ed. de l’Atelier), sur le stand de la région Ile-de-France, Vous qui cherchez Dieu, voilà un GPS de Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont (stand des Editions DDB)…