Synodes : les diocésains appelés à vivre pleinement leur baptême

L’Église en France vit, réfléchit, et imagine localement son avenir. Le 8 octobre 2011, Mgr Eric Aumonier, promulguait les décrets du synode que le diocèse de Versailles venait de conclure. La semaine suivante, quatre cent délégués de paroisses, de mouvements, de services, et de communautés religieuses du diocèse d’Annecy prenaient part à un rassemblement, point de départ d’une démarche synodale.
A des stades différents de leur projet, les deux diocèses entament ainsi une nouvelle aventure ecclésiale. Dans les Yvelines, la mise en œuvre des orientations pastorales devra se concrétiser dans les cinq années à venir. Son avancée sera observée chaque année aux alentours de Pâques. « Ne laissons pas les choses se perdre dans le sable, appelle de ses vœux le vicaire général, le Père Olivier Leborgne. Le synode n’est pas une étape ultime, mais juste le commencement. Sa réussite dépend maintenant des communautés et des fidèles. » En Haute-Savoie, le premier pas de la démarche synodale a été fait avec l’ambition « d’écouter ce que l’Esprit saint dit aux Églises et de mettre en mouvement le diocèse », selon le Père Alain Fournier-Bidoz, vicaire général du diocèse d’Annecy.
 

La réflexion engagée dans les diocèses de Versailles et d’Annecy place chaque catholique au cœur du projet. Une même ambition pour les deux diocèses : inviter et stimuler chaque diocésain à vivre pleinement son baptême. Le synode et la démarche synodale se dégagent de toute visée organisationnelle. Dans les Yvelines, les diocésains ont été interpellés et responsabilisés face à « un baptême à vivre ». « Ils n’ont pas été surpris par cette thématique, juge le P. Leborgne. La communauté attend et a besoin de s’éprouver comme telle dans un monde dispersant. » En 2004, le diocèse d’Annecy s’est organisé autour de 38 nouvelles paroisses contre 200 auparavant. Comme pour beaucoup d’autres, une présence d’Église au plus près des communautés catholiques est un défi à relever. Pourtant, le diocèse a hiérarchisé ses priorités en optant pour la thématique « Vie, mission, animation des communautés chrétiennes ». « Il était important pour nous que la communauté réfléchisse d’abord à la mission d’évangélisation, source de l’Église. Après, tout le reste est lié, précise le P. Fournier-Bidoz, vicaire général du Diocèse d’Annecy. Je souhaite que les diocésains reprennent vigueur pour être acteur de proximité dans leur environnement, leur communauté. »
 

Comme pour son homologue francilien, le diocèse haut-savoyard s’est lancé dans douze mois d’échanges et de débats. Une initiative ramassée dans le temps par souci d’efficacité. Dans les Yvelines, le résultat a été à la hauteur des attentes : 3400 équipes synodales constituées et 24 000 diocésains impliqués. « L’avenir du diocèse n’est pas une question d’expert mais de foi. Il concerne donc les baptisés, insiste le P. Leborgne. A l’assemblée synodale, il était marquant de voir aussi bien des membres de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) que de catholiques qui célèbrent selon le rite exceptionnel. Ce fut une expérience ecclésiale unique. Chacun était venu avec des revendications mais leur comportement a rapidement évolué pour passer d’un point de vue catégoriel à une réflexion pour le bien commun du diocèse. » Dans le diocèse d’Annecy, on espère également qu’une communion se dessinera autour de la démarche synodale. « On sent que les gens se sont mis en route, estime le P. Fournier-Bidoz. Le 15 octobre, tout le monde est reparti avec l’idée de faire vivre quelque chose, on pense que cela portera ses fruits. »