Mgr Martinelli, un évêque chez Kadhafi
« Livre important » pour son éditrice, « témoignage à chaud » pour le journaliste, Mgr Martinelli définit « Evêque chez Kadhafi » comme la « relecture d’un pasteur, d’une personne et d’un responsable de l’Eglise en Libye ».
Celui-ci ne cache pas son soulagement que le colonel Kadhafi, « un tyran », soit « sorti de l’Histoire » et se fait le porte-parole de la joie du peuple libyen. Il rapporte les nombreuses demandes de prière exprimées par des musulmans, les gestes de solidarité. Chrétien en terre d’Islam, il pense que la liberté dont il a bénéficié n’était pas liée au régime mais bien au peuple libyen qui respecte sa religion.
Pourtant ses condamnations des bombardements de l’OTAN auront troublé les Européens, jusqu’à ses frères franciscains de Benghazi, en territoires libérés. « Pourquoi les bombes ? demande à plusieurs reprises l’homme de paix. Elles ont fait beaucoup de victimes ». Au nom du respect de la dignité de l’homme, il déplore le traitement réservé à la dépouille de l’ancien tyran.
Vers une nouvelle histoire
Le « Printemps arabe » ? Il ne sent pas la légitimité pour faire une analyse globale. L’islam fondamentaliste ? Il aurait plutôt peur de ceux qui ne veulent pas prendre un chemin de dialogue avec les musulmans !
Dans quelques jours, Mgr Martinelli sera rentré à Tripoli pour « témoigner de l’Amour de Jésus » et « vivre en frère » avec le peuple libyen, à la manière de Saint François. Il a hâte de célébrer la messe du vendredi, animée par les chorales africaines et philippines, où « la joie de la foi » est palpable. Son seul projet est de « faire grandir la civilisation de l’Amour ».