Un pape qui donne à penser

Benoît XVI salue les jeunes à Notre-Dame de Paris

 

À l’issue de la messe présidée par le pape Benoît XVI et célébrée en plein air sur l’esplanade des Invalides, avec plus de 260 000 personnes (chiffres de la Préfecture de Police), ce samedi 13 septembre, retour sur quelques impressions fortes.

 

Trois caractéristiques essentielles se dégagent déjà de la visite pastorale de Benoît XVI, à l’heure où le pape quitte Paris pour rejoindre Lourdes.

Une douceur qui introduit un espace de méditation
Mgr Pierre d’Ornellas, évêque de Rennes, Dol et Saint-Malo était tout proche de Benoît XVI lorsqu’il a accueilli la procession des offrandes de l’eucharistie, ce samedi matin. « J’ai vu la douceur de ces contacts, une douceur bienveillante », indique-t-il. Le pape a réussi à mettre au cœur de Paris et des bruits de la ville un espace de méditation. « J’ai vu les gens sur leurs balcons, la foule sur l’esplanade, rapporte l’évêque breton. Benoît XVI nous a généreusement donné un instant de grand silence. Nous en avons tellement besoin ! Dans notre société où tout s’accélère, la liturgie permet un moment de pause pour descendre au fond de soi-même. »

N’ayez pas peur !
Par deux fois, le Saint-Père a encouragé les jeunes, hier soir, dans la confiance. Une répétition frappante ce matin. « Il devine la peur du lendemain latente dans notre société et il nous dit : ‘N’ayez pas peur’, insiste Mgr d’Ornellas. C’est un homme qui a naturellement confiance dans l’intelligence, la raison humaine, à cause de la foi en Dieu. » Et d’achopper sur cette phrase de l’homélie : « Jamais Dieu ne demande à l’homme de faire le sacrifice de la raison ! Jamais la raison n’entre en contradiction réelle avec la foi ».
Interrogé sur la « laïcité positive », Mgr d’Ornellas rappelle que le concept vient du Président de la République. L’Église, quant à elle, soutient qu’ « une société ne peut vivre en paix et en vérité que si elle inscrit dans sa loi la liberté de conscience, qui doit être un droit civil ».

Un pape qui donne à penser
« Je suis frappé de voir le contraste entre le Professeur Joseph Ratzinger et la façon dont il s’adresse aux jeunes, poursuit Mgr d’Ornellas. Il ne dit pas ce qu’il faut penser, il donne à penser. Ce pape ouvre des portes à la réflexion. » Qu’est-ce qui est important dans ma vie, comment parvenir à Dieu, comment faire pour le trouver ? « Le pape ouvre l’espace, la possibilité de la question, relève l’évêque de Rennes. Et il y a une Parole que Dieu prononce dans les cœurs, qui fait son travail depuis 2 000 ans. » L’écouter est bien une priorité prononcée par le Saint-Père tant aux Bernardins, que face aux jeunes ou lors de la messe en plein air aux Invalides. « Il nous invite à nous situer avec justesse face à la Parole de Dieu », confirme Mgr d’Ornellas. Un thème et un chantier qui rassembleront les évêques lors de leur prochain synode en octobre à Rome.