« Un pèlerinage aux sources ! »

60 000 personnes sur les quais de Seine et sur le parvis de Notre-Dame (chiffres diocèse de Paris) se sont rassemblées pour acclamer le pape ce vendredi 12 septembre ! « Une chance et un grand moment de joie », rapportent enthousiastes des étudiants. Loin des grandes agitations, c’est « au-delà de sa douceur, la sérénité du pape, la paix tranquille depuis les Bernardins jusqu’à la cathédrale » que retient le P. Benoist de Sinety, vicaire épiscopal à la jeunesse sur Paris.

Quelle que soit la diversité des publics, les officiels toutes tendances confondues lors de la matinée à l’Élysée, les personnalités du monde de la culture au Collège des Bernardins, ou encore les jeunes venus nombreux écouter et recevoir le message du pape à l’issue des vêpres célébrées à Notre-Dame, « la volonté de faire le meilleur accueil au Saint Père est partout présente, j’ai senti une grande bienveillance », assure Jean-Pierre Chaussade, responsable communication de la visite du pape qui a accompagné photographes et cameramen tout au long de cette première journée.

« C’est à un pèlerinage aux sources que nous invite le pape », s’exclame Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême et académicien, au sujet du très attendu discours au monde de la culture. Au sein du Collège des Bernardins, 700 invités, hommes de lettres, musiciens, plasticiens, ou même physiciens ont redoublé d’attention pour suivre le Saint Père qui a placé la recherche de Dieu et la Parole au cœur de ses propos. « Benoît XVI est fidèle à lui-même, souligne Mgr Dagens, il nous a livré une belle prose fluide au contenu radical. Il va à l’essentiel de façon désintéressée et gratuite. Il nous conduit à la source : le désir, la connaissance, la révélation de Dieu. Ce n’est pas du passé. La source est là, toujours disponible. »

Inspiré par le magnifique édifice cistercien du XIIIe siècle, le Saint Père s’est longuement appuyé sur le mode de vie et la spiritualité des moines avant de conclure qu’ écouter Dieu demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable. « La tradition chrétienne est une culture de la parole, de la Parole faite chair, prière et travail », relève l’évêque d’Angoulême. Il précise encore : « La culture n’est pas un vernis. Elle touche les questions de toute humanité, la vie, la mort, l’amour ! C’est sur ce terrain que Dieu se révèle aimant. Je souhaite nous prolongions la réflexion en profondeur. Où en sommes-nous des valeurs communes de notre civilisation ? Des réponses peuvent être différentes, mais il est difficile de ne pas entendre la question ! ».

Florence de Maistre