« Des catéchèses vécues avec intensité » Mgr Dufour
Les matinées de catéchèses ont pris fin vendredi 19 août 2011. Mgr Dufour, archevêque du diocèse d’Aix-en-Provence et Arles, a animé un temps d’enseignement pendant les trois jours dédiés. Le Président de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat revient sur son expérience auprès des pèlerins francophones.
Pouvez-vous nous rappeler la place occupée par les catéchèses durant le rassemblement des Journées mondiales de la jeunesse ?
Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) ne sont pas uniquement un temps de fête, de prière et de liturgie. Elles sont aussi un temps de formation. Les catéchèses sont dédiées à la formation des jeunes chrétiens. Les catéchèses sont un vrai temps de repos. Il ne s’agit pas de se reposer des fatigues, mais de vivre un moment de paix et de joie profonde, un apaisement face à des journées agitées. Les catéchèses sont un moment de recueillement, de régénération intérieure, une nourriture de l’âme. Cette dimension me marque beaucoup.
Vous avez animé un enseignement lors des trois jours des catéchèses. Avez-vous souhaité mettre l’accent sur un point précis lors de la réalisation de ces temps ?
Il y a toujours le souci de situer les catéchèses dans le monde réel. Le mouvement est le suivant : du réel au réel, avec des applications pratiques, en passant par la contemplation du mystère du Christ, de la foi.
L’engagement était le thème de la dernière catéchèse (« Témoins du Christ dans le monde », Ndlr.), comme à Cologne. Je soigne toujours cette dernière catéchèse, car j’ai la volonté de provoquer les jeunes à l’engagement chrétien. Cette troisième partie est le seul moment pour éveiller à ce questionnement. Un chrétien ne peut pas y échapper : une foi sans les actes est une foi morte. J’ai beaucoup circulé dans Madrid et il me semble que ces Journées mondiales de la jeunesse ne répondent pas suffisamment aux interrogations des jeunes sur l’engagement chrétien dans le monde. Il manque des carrefours de travail et de réflexion sur le partage, l’engagement pour la paix, le développement humain, la liberté religieuse, la bioéthique…
L’engagement était le thème de la dernière catéchèse (« Témoins du Christ dans le monde », Ndlr.), comme à Cologne. Je soigne toujours cette dernière catéchèse, car j’ai la volonté de provoquer les jeunes à l’engagement chrétien. Cette troisième partie est le seul moment pour éveiller à ce questionnement. Un chrétien ne peut pas y échapper : une foi sans les actes est une foi morte. J’ai beaucoup circulé dans Madrid et il me semble que ces Journées mondiales de la jeunesse ne répondent pas suffisamment aux interrogations des jeunes sur l’engagement chrétien dans le monde. Il manque des carrefours de travail et de réflexion sur le partage, l’engagement pour la paix, le développement humain, la liberté religieuse, la bioéthique…
A titre personnel, quelles impressions retirez-vous des trois temps d’enseignement que vous avez animés ?
J’ai senti que les catéchèses avaient été vécues avec intensité. Ces catéchèses nourrissent les jeunes dans leur foi et dans leur questionnement existentiel. Ils ont posé des questions très pointues ce qui signifie qu’ils sont attentifs et travaillés du dedans. Leurs questions spontanées portent toujours sur des points très importants de la foi ou de l’existence et montrent qu’ils demandent à aller de l’avant.
Il y a toujours quelque chose dans la catéchèse qui les rejoint et les fait réfléchir. Ils s’interrogent sur la vocation. La question du doute est aussi revenue : « Puis-je être chrétien et engagé, et avoir encore des doutes ? ». Il faut vraiment les déculpabiliser et les rassurer par rapport à ce point. Un chrétien pourra se poser des questions, y compris sur la foi de l’Eglise, jusqu’à son dernier jour. J’ai senti chez les jeunes le besoin d’être accompagné pour discerner leur désir d’engagement. Ils veulent agir conformément à leur foi, mais ils n’ont pas les repères.
Dans un monde déboussolé, ces jeunes doivent aussi se laisser bousculer par les interrogations sur l’avenir. Ils ont un énorme potentiel de confiance et d’espérance, et ont toutes les qualités pour être des chrétiens formés et engagés dans le monde.
Il y a toujours quelque chose dans la catéchèse qui les rejoint et les fait réfléchir. Ils s’interrogent sur la vocation. La question du doute est aussi revenue : « Puis-je être chrétien et engagé, et avoir encore des doutes ? ». Il faut vraiment les déculpabiliser et les rassurer par rapport à ce point. Un chrétien pourra se poser des questions, y compris sur la foi de l’Eglise, jusqu’à son dernier jour. J’ai senti chez les jeunes le besoin d’être accompagné pour discerner leur désir d’engagement. Ils veulent agir conformément à leur foi, mais ils n’ont pas les repères.
Dans un monde déboussolé, ces jeunes doivent aussi se laisser bousculer par les interrogations sur l’avenir. Ils ont un énorme potentiel de confiance et d’espérance, et ont toutes les qualités pour être des chrétiens formés et engagés dans le monde.