Un tueur fou, des morts victimes de cette folie, devant une telle horreur que faut-il dire ?

Tant de morts…
Message du Père Favreau aux catholiques des Hauts de Seine, le 28 mars

Un tueur fou, des morts victimes de cette folie, devant une telle horreur que faut-il dire ?

Dans un premier moment, il n’y a rien à dire… et ce rien pèse plus lourd que tous les discours. A condition que ce rien soit porteur de compassion et prometteur de soutien. A condition que ce rien manifeste une active solidarité dans le malheur et le deuil.

S’engager au service du bien commun c’est prendre des risques. Sachons en reconnaître le courage chez nos élus quelles que soient les couleurs politiques. Merci à eux.

Vient un second moment.
La violence devient épidémique… beaucoup ont semble-t-il perdu leurs défenses morales immunitaires. En trop de domaines le  » mal  » prend les masques du droit à… du droit de… La vie en est menacée, mais aussi l’amour fidèle, l’honnêteté, le respect de la parole donnée.

Condamner les actes meurtriers comme les comportements blessants s’impose… leur trouver trop d’excuses peut les encourager.

Croyants et incroyants, entendons-nous sur un sens de la personne humaine qui soit un engagement et pour le service de tout homme et de toute femme et pour l’éducation de l’enfance et de la jeunesse. Que l’homme en sa dignité et en sa responsabilité soit un rendez-vous commun pour ceux qui ne croient pas au ciel et pour ceux qui y croient.

La foi guide, soutient le croyant. Elle ne le met pas à l’abri du désarroi et de la peine. Elle ne le rend pas magiquement plus fort. La foi est là, porte ouverte sur l’espérance. L’amour est plus fort que la mort.

François Favreau
Evêque de Nanterre

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« Qui donc est l’homme? »,

Messages rédigé dès le mercredi matin
par Mgr François Favreau,
évêque de Nanterre

Devant un drame de la folie, un drame qui a semé la mort, il n’y a pas à chercher d’abord des explications. Il y a d’abord à dire notre profonde compassion – compassion veut dire souffrir avec – aux proches des victimes.
Devant la mort, la mort injuste, la mort aveugle, légitimes sont les cris de révolte.  » Qui donc est l’homme pour qu’il puisse tuer un autre homme « ,  » Qui donc est l’homme pour que des vies soient brisées à une vue terrestre sans espoir ?  »

La foi chrétienne n’empêche pas la peine. Elle ne fait pas taire les cris. La foi chrétienne est un soutien et elle ouvre une espérance. Qu’il me soit permis d’en être témoin.

Le moment immédiat est à l’écoute et à la présence. A l’expression des condoléances et à l’amitié offerte. Viendra celui de l’engagement pour lutter contre les causes de la violence. De l’engagement pour que nos contemporains reconnaissent plus clairement qu’il y a le bien et le mal . De l’engagement pour semer le bien.

 » Des profondeurs, je crie vers toi Seigneur « .

François Favreau
Evêque de Nanterre