Les patronages Présence d’église aux périphéries | Documents épiscopat
Ce document nous livre une réflexion stimulante sur la présence de l’Église aux périphéries à travers les patronages dont les actions portent sur l’éducation et l’évangélisation des enfants et des jeunes. Différents approfondissements thématiques, plusieurs exemples frappants et des témoignages vivants, ainsi qu’un rappel historique illustrent l’engagement des chrétiens.
Édito de Mgr Pascal Delannoy
Depuis son élection, le pape François ne cesse de nous encourager à aller aux périphéries ! Depuis plus de trois ans maintenant, à travers un groupe de travail dédié, les évêques de France ont entendu cet appel et y répondent en faisant connaître ce que les chrétiens vivent aux périphéries parfois depuis plusieurs années et souvent dans une grande discrétion. Nous sommes convaincus que ce partage d’expériences est un encouragement à développer ce qui existe déjà et à oser, bien sûr, de nouvelles initiatives.
Ainsi aller vers les périphéries, c’est vivre une belle réciprocité de l’accueil et du don.
Quand nous évoquons la présence de l’Église aux périphéries, nous ne pensons pas que le centre ne ferait qu’apporter aux périphéries ce qui leur manquerait. Nous croyons que les périphéries sont capables d’initiatives et peuvent également apporter au centre leurs richesses. Ainsi aller vers les périphéries, c’est vivre une belle réciprocité de l’accueil et du don. C’est développer dans un même mouvement une société plus juste et plus fraternelle où chacun trouve sa juste place. Pour bâtir cette société plus juste et plus fraternelle, la démarche de l’Église en périphéries promeut l’engagement des chrétiens au service du développement intégral de l’homme. Cette expression, introduite par le pape Paul VI, souvent reprise par le pape François, demande de prendre en compte la totalité de la personne humaine dans toutes ses dimensions affective, relationnelle, culturelle, spirituelle, physique.
En 2017, le rapport annuel de la Conférence des évêques de France sur la présence de l’Église aux périphéries attirait l’attention sur les expériences d’habitat partagé ainsi que sur les initiatives prises par les religieux et religieuses, très souvent présents aux périphéries. Cette année, le rapport « Église en périphérie » porte sur le monde de l’enfance. Pourquoi ce choix ? Parce que nous ne pouvons ignorer qu’un certain nombre d’enfants sont eux aussi aux périphéries géographique et existentielle en raison des fragilités qui marquent leur vie. Ces fragilités peuvent résulter d’un contexte familial ou social difficile. Elles peuvent résulter d’un handicap ou encore tout simplement, mais cela peut être dramatique, d’un trop grand isolement. Dans ce rapport, un sondage que nous avons fait réaliser par l’institut Opinion Way fait apparaître que l’Église est attendue aujourd’hui auprès du monde des enfants.
Ainsi 51% des parents sondés déclarent que leur enfant fréquente au moins une structure de l’Église. 70% des personnes interviewées disent qu’elles attendent l’Église pour l’éveil à la foi et le catéchisme. Cela n’est pas tellement surprenant ; oserais-je dire que c’est notre « fonds de commerce»? Mais il est très intéressant que 68% des personnes interrogées manifestent une attente pour le développement de la vie spirituelle, 65% pour l’apprentissage de la solidarité et 64% pour l’éducation au vivre ensemble. Ce sondage est très riche d’enseignements et souligne avec force que l’Église, c’est-à-dire nous tous, sommes attendus aux périphéries et auprès des enfants.
Mgr Pascal Delannoy,
évêque de Saint-Denis