Sœur Monique Gugenberger, supérieure générale des Sœurs de la Divine providence de Ribeauvillé, présidente de la Conférence des Supérieures Majeures et Anneth Gillet, secrétaire générale figuraient parmi les invitées de l’Assemblée plénière. La CSM, organisme composé des Supérieures majeures des congrégations religieuses féminines apostoliques de France, a pour but principal la promotion de la vie religieuse apostolique. Tous les deux ans, l’Assemblée générale définit les orientations communes aux Congrégations religieuses présentes en France. C’est à ce titre que la supérieure et la secrétaire générales sont invitées à l’Assemblée plénière.

Une occasion de mieux connaître les religieuses apostoliques.

Quelle est la mission de la Conférence des supérieures majeures?

La CSM regroupe 406 supérieures générales et provinciales représentatives de 313 instituts de la vie religieuse apostolique. La CSM propose des moyens pour vivre la mission apostolique. C’est ainsi que nous proposons une session pour les religieuses de moins de 15 ans de profession de vie religieuse les 3 et 4 mai 2008, à Paris. Des services sont organisés (vie internationale, santé et social, juridique et immobilier, médias) et des commissions mixtes sont mises en place : formation initiale pour le noviciat, monde ouvrier et populaire, monde rural. Nous promouvons la réflexion sur le sens de la vie religieuse et de la mission dans le monde et nous recueillons les questions qui émanent aujourd’hui des congrégations : l’accompagnement des nouvelles vocations parmi les jeunes. Nous soutenons aussi les instituts plus isolés.

Comment les congrégations religieuses vivent la dimension internationale et la mission universelle?

Nous accueillons de plus en plus de religieuses venues d’autres pays. Des congrégations étrangères proposent une ou plusieurs implantations aux évêques de France et à la CSM. Par exemple les sœurs Notre-Dame de l’Eglise au Togo font référence à un fondateur alsacien, la supérieure générale est au Togo. Elles ont proposé leurs services à l’Eglise de France et ont été accueillies dans les diocèses de Digne et d’Evry. Une soixantaine de congrégations venues de l’étranger sont aujourd’hui présentes en France. Notre souci est d’accueillir et d’accompagner les religieuses, de les aider aussi à s’insérer en France. Nous constatons une augmentation des supérieures générales d’origine étrangère. Lors d’une rencontre la semaine dernière, parmi les 70 supérieures présentes, 25 étaient d’origine étrangère. Par exemple, la supérieure générale de la Providence de Gap est mexicaine et les conseillères brésilienne, indienne, française.

Comment les intuitions fondatrices de congrégations plus anciennes sont-elles d’actualité aujourd’hui?

Il y a un enrichissement du projet fondateur qui peut s’incarner dans d’autres cultures. Une intuition fondatrice sur le sens de l’Homme et de la spiritualité peut répondre à des besoins dans des pays plus jeunes. Si des congrégations ont été créées, c’est qu’elles répondaient à certains besoins sociaux mais surtout à des besoins d’évangélisation à forte dimension spirituelle. Les congrégations religieuses ont un savoir faire mais aussi un savoir être. Ce qui attire les jeunes, c’est la spiritualité et le projet d’un fondateur, la confiance en Dieu, aux autres et en soi. L’engagement pour une vie religieuse apostolique est un engagement radical au cœur de la société en référence à l’Evangile. Les caractéristiques aujourd’hui: une vie spirituelle forte, une vie communautaire, une présence aux pauvres plus affirmée, une visibilité. De nombreuses congrégations créent aussi des liens avec des laïcs associés. Il y a une demande de la part des laïcs de mieux connaître la spiritualité de nos congrégations et d’en vivre dans leurs engagements de laïcs. C’est très stimulant aussi pour notre vie religieuse.

Quelles impressions aimeriez-vous partager à l’occasion de votre présence à l’Assemblée de Lourdes?

Pour nous, c’est une expérience d’Eglise très enrichissante qui nous plonge dans la réflexion et les questions d’actualité comme la relation des catholiques avec les musulmans. Nous retrouvons beaucoup d’éléments de réflexion qui sont des préoccupations de la vie religieuse apostolique. C’est une manière pour nous d’avancer en Eglise, de mieux comprendre les avancées, les tâtonnements. Nous sommes témoins aussi de la manière dont se font les réflexions avec les évêques pour choisir des thèmes. Nous sommes curieuses des choix qui seront faits par le groupe de travail de la Conférence des évêques. Nous sommes aussi témoins des liens de fraternité et de confiance entre eux.