Regard de Mgr Georges Soubrier sur 22 ans de participation à l’assemblée plénière

Mgr Georges Soubrier

A l’occasion de la 50ème édition de l’Assemblée plénière, Mgr Georges Soubrier, évêque émérite de Nantes, partage ses impressions sur ce lieu.
En 1988, juste après mon ordination épiscopale, j’ai participé à ma première assemblée plénière. Par la suite j’ai été présent à toutes les éditions.
Des premières assemblées premières, je retiens un côté un peu formel. Chaque commission épiscopale venait présenter le fruit de son travail. Il s’agissait plus de prises de parole que de débats.
Nous travaillions sur des grands domaines de la mission de l’Eglise : ses rapports avec la société, l’apostolat des laïcs, la formation des prêtres, le sens chrétien du mariage et  de sa préparation, les jeunes en lien avec les Journées Mondiales de la Jeunesse….
A l’époque on attendait des évêques des grandes déclarations et les séances étaient en grande partie publiques.

Je me souviens très bien, en 1988, de la remarque d’un évêque plus âgé dans l’avion à l’aller me confiant : « Tu verras bien ressortir le monstre du Loch Ness : la question de la réforme de la Conférence épiscopale ». Comment avoir un fonctionnement plus collégial ? Comment favoriser les échanges et le travail entre évêques ? Ces questions se posaient en effet de façon récurrente.
J’ai vécu ainsi plusieurs évolutions importantes : la création des provinces ecclésiastiques, la réforme de la Conférence des évêques de France, l’arrivée du vote électronique…
Les évêques ont alors pu s’approprier davantage la réflexion et prendre des décisions muries ensemble en assemblée.

Depuis quelques années le travail des évêques porte davantage sur le quotidien de leur ministère épiscopal et la place de l’Eglise catholique dans la société: comment vivons-nous la réalité d’une Eglise avec moins d’acteurs, la reconfiguration des paroisses… ?
J’ai été frappé aussi ces dernières années par le renouvellement de l’assemblée. Quand je suis arrivé, certains de mes confrères avaient participé au Concile Vatican II. Les orientations et les sensibilités pastorales étaient alors aussi plus marquées.

Aujourd’hui le climat me parait plus simple, direct, et fraternel. C’est aussi un lieu fort de soutien entre évêques : nous pouvons échanger sur des questions qui nous préoccupent,  sur la situation de nos diocèses. Désormais évêque émérite, j’apprécie de pouvoir partager mon expérience ou de donner un conseil à l’occasion.

Parmi les grands moments vécus dans ces assemblées, je retiens l’élaboration du catéchisme pour adulte des évêques de France, les étapes de la réforme des structures de la Conférence épiscopale, à laquelle j’ai participé activement.

 

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